DUN QIANG GONG

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DUN QIANG GONG

蹲墙功

 

INTRODUCTION

Dun Qiang Gong, littéralement : l’exercice de s’accroupir face au mur.

L’exercice est simple. Il se réduit à deux idées, deux concepts. L’un c’est le mur, l’autre  descendre. Et remonter…Et ainsi de suite…Le mur n’autorise aucun compromis, il existe en tant que tel. En cela il est simple. De par sa présence, pour descendre et pour remonter, il indique un chemin, qui est un chemin de détente et de légèreté. Ce chemin aussi est simple.

Bien qu’en apparence simple, ou grâce à cette simplicité, cette méthode fut longtemps un des secrets les mieux gardés dans la tradition des qigong des Immortels, et il était totalement interdit de la révéler au public. Il s’agissait en effet de LA pratique en vue d’atteindre un corps super-léger en neutralisant le champ de la gravité terrestre (lévitation)!

C’est aussi un super exercice pour détendre la colonne vertébrale, les lombes et le coccyx…

Le docteur Pang Heming, créateur de Zhineng Gigong, a permis une large diffusion de cet exercice.

Dans le cadre du Zhineng Qigong, il s’agit par ailleurs d’une méthode pour prévenir et régler les symptômes anormaux liés à la pratique, tout comme les diverses réactions en lien avec celle-ci.

L’on s’exerce en général seul, à son rythme et à son niveau, en respectant les objectifs que l’on s’est fixé ainsi que ses possibilités.

L’EXERCICE

Se mettre face à un mur, les pieds joints (les débutants peuvent écarter les pieds de la largeur des épaules).

Les bouts de pied touchent le bas du mur, ou en sont proches. Le corps est bien droit, le poids reste au milieu. En gardant les bras bien relâchés le long du corps, détendre tout le corps puis commencer de s’accroupir. Tout en s’accroupissant, enrouler les épaules vers l’avant tout en avançant la poitrine, le nez reste très proche du mur (il ne faut pas tirer la tête en arrière). En même temps, pousser le bas du dos (Mingmen) en arrière. S’accroupir jusqu’à ce que les cuisses soient à l’horizontale. On peut faire une courte pause à ce moment là si on veut, ou bien continuer directement de descendre aussi bas que possible. Le coccyx rentre un peu vers l’avant en descendant, et on peut avoir la sensation qu’entre le sommet et la pointe de la colonne vertébrale, chaque vertèbre s’ouvre une après l’autre et se détend. Puis, se relever lentement en tirant à partir de baihui, le sommet du crâne. Le bas du dos doit aller vers l’arrière. On répète le mouvement autant de fois que possible, plus on le fait, mieux c’est !

EFFETS

Dun Qiang Gong constitue un moyen pratique pour exercer tout le corps, c’est une méthode de remise en forme simple et efficace. En médecine traditionnelle chinoise, la détente de la taille (Yao) est  essentielle. Détendue, flexible, elle favorise la circulation sanguine, améliore la fonction rénale et régule tous les échanges entre le haut et le bas du corps. Cette méthode est une technique secrète pour détendre et ouvrir le bas du dos (Mingmen). Lorsque le bas du dos est ouvert, le qi et le sang circulent à travers toutes les parties du corps de façon fluide et régulière. Ceci a pour conséquence non seulement de renforcer le corps, mais c’est aussi un excellent moyen pour rééquilibrer le qi de l’ensemble du corps, afin de résoudre les désordres liés à une mauvaise répartition du qi à l’intérieur du corps. Quelque soit l’endroit où le qi  est bloqué, n’importe qui peut utiliser cette méthode pour régler le problème. Pratiqué quotidiennement, on devrait effectuer 100 mouvements à chaque séance. Cela pourra résoudre les problèmes de toutes sortes, à l’exception des maladies mentales. L’on trouve de multiples témoignages de la part de pratiquants chinois :

A Shanghai, un monsieur de 80 ans, atteint de la maladie de Parkinson, a commencé 5 fois tous les jours, puis en augmentant le nombre de répétitions, arrive à 100 par jour. Six mois après, son état de santé s’était grandement amélioré. Un jeune homme d’une vingtaine d’année, obèse, dispensé de gymnastique à l’école, complexé. A commencé de pratiquer régulièrement, en peu d’années, son corps est passé d’obèse à athlétique. Ceci lui a donné une motivation illimitée ! Au centre de soins par le Zhineng Qigong, Dun Qiang Gong était généralement employé pour traiter les sourds-muets, les atrophies, hypoplasies et toutes sortes de problèmes mentaux ou nerveux chez les enfants. Le professeur Pang a dit un jour qu’il n’y avait rien qui ne puisse être soigné si l’on persistait pendant longtemps à s’accroupir face au mur plusieurs centaines de fois chaque jour. Un autre pratiquant, auparavant peu sportif, s’étonne de grimper et redescendre les 50 kms du mont Emei  en 2003 sans ressentir aucune fatigue. Une dame de 60 ans résidant à Zhangjiakou améliore considérablement sa mémoire ! Elle, qui se pensait incapable, auparavant, de mémoriser quelques mots a réussi en 6 mois à passer l’examen du TOEFL  (un examen linguistique …)

En détendant toute la colonne vertébrale, la pratique améliore en effet les fonctions cérébrales, libère les nerfs spinaux et active la circulation du liquide céphalo-rachidien.

DIFFERENTS NIVEAUX DE PRATIQUE.

  1. Sans le mur.

L’idée de pratiquer face au mur est d’éviter que les genoux et le haut du corps dépassent l’aplomb des orteils. Cependant, si, comme c’est souvent le cas quand on débute, l’on ne peut être contre le mur, mieux vaut s’écarter du mur de la courte distance nécessaire, ou même se passer complètement de mur. Dans ce cas, on veillera à respecter cependant les consignes, « comme si » on était réellement face  au mur. A fur et à mesure que la colonne vertébrale s’assouplit et se détend, on pourra revenir face au mur ou en tout cas pratiquer d’une manière plus correcte. On voit aussi certaines personnes pratiquer face à un arbre, du fait que le Qi de l’arbre étant beaucoup plus fort que celui d’un mur, l’exercice en serait grandement facilité. Notons cependant que la pratique face au mur doit devenir la norme quotidienne pour qui veut vraiment progresser.

  1. Au début, on peut s’entrainer les pieds légèrement  écartés. Ce fut d’ailleurs de cette manière que la méthode était initialement enseignée. On considère cependant préférable de pratiquer pieds joints, afin de nourrir et conserver l’énergie des reins.
  2. Avancer un pas après l’autre ! Travailler pour progresser en augmentant petit à petit le nombre de répétitions, en diminuant peu à peu la distance face au mur. Et relâcher de temps en temps lorsqu’on atteint ses limites !  
  3. On pourra, si la pratique reste difficile, se tenir avec les mains à une rambarde, un rebord de meuble, un rocher….
  4. A l’inverse, lorsque la pratique avec les orteils touchant le mur devient habituelle, on peut augmenter la difficulté en portant les bras étendus de chaque coté des épaules, les mains redressées; on pourra également essayer avec les bras croisés dans le dos !...

 

 

 

 

 

L’essentiel est de pratiquer en visant le relâchement. S’il peut sembler normal de se sentir fatigué au début, cela doit cesser rapidement. Dans le cas contraire, c’est que l’exercice est soit mal conduit, soit que la tête est encombrée. Il importe avant tout d’oublier notre conditionnement concernant l’effort, la « culture physique » et la « gymnastique ».  A l’occasion d’une cérémonie, à l’école de formation, un enseignant a enchainé  12 heures de pratique ininterrompue, environ 6000 mouvements. Ce fut pour lui une expérience merveilleuse, une sensation d’écoulement de liquide dans la colonne vertébrale, il se sent comme un ballon qui monte et descend. Toute sa personne  semble se relâcher, le corps est comme transparent !...

EN CONCLUSION…

Je citerai un des grands spécialistes occidentaux du Zhineng Qigong,  in « The practice of Zhineng Qigong. 1999. J.Marcello » :

« Bien qu’en apparence simple, presque mécanique, l’exercice Dun Qiang Gong, lorsqu’il est pratiqué de manière soutenue et régulière, va vite entrainer l’émergence de pouvoirs sans commune mesure avec son apparente simplicité. La pratique approfondie de DQG, méthode longtemps tenue secrète à l’intérieur des temples et dans le cercle restreint de quelques maîtres, va amener rapidement l’élève à des niveaux de développement du Qi qui lui seraient autrement restés longtemps inaccessible…/…

Comme dans bien d’autres pratiques, les bénéfices optimaux de Dun Qiang Gong seront manifestes dès lors que la conscience du pratiquant réussira à alternativement s’étendre et à se rassembler depuis le centre du corps, jusqu’à la surface de la peau, et puis peu à peu jusqu’aux confins de l’univers. L’extrême simplicité de l’exercice permettra à l’esprit d’atteindre un haut degré de concentration relativement rapidement, et de maintenir cet état de calme et d’unicité pendant un laps de temps considérable. Les étudiants très investis dans cette pratique ont le sentiment d’être en possession d’une arme d’apparence bénigne, et pourtant immensément puissante, avec laquelle ils vont pouvoir vaincre et éliminer définitivement tous les problèmes, toutes les maladies (stades terminaux y compris), dès lors qu’ils conservent en eux le pouvoir de la volonté qui émerge d’une foi sans limite !

 

Yves Lorand

 

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J
Je suppose fort que l'exercice apporte des grands bienfaits. Je suis très motivé.
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S
J'ai commencé à faire cet exercice 108 fois début septembre pendant le cours de Qi Qong et 2 fois par semaine. Avant je n'arrivais même pas à descendre une dizaine de fois.<br /> Récemment j'ai senti des effets positifs et j'ai commencé à le faire à la maison devant un vrai mur.<br /> Soudain les effets positifs se sont accélérés au point d'en être troublée. Sensation de détente au bas du dos et surtout beaucoup plus d'aisance à monter les marches dans mon jardin (180 marches pour atteindre les terrasses du haut). J'ai lu que c'était bon pour la mémoire, domaine qui m'attire particulièrement car avec une mère Alzheimer, je suis très vigilante. Cet exercice est assez difficile au début mais avec la persévérance et le relâchement il devient très facile. <br /> Bon courage et surtout osez expérimenter. Le mouvement remplace tous les médicaments.<br /> Sylvie
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