Xing Shen Zhuang 7. La pratique

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                                                                                  Xing Shen Zhuang 7

LA PRATIQUE

La septième section de  Xing Shen Zhuang  形神庄, la « deuxième » méthode du Zhi Neng Qi Gong 指能气功

s’intitule  Ping Zu Kai Kua Fen Qian Hou 平足开胯分前后,

les pieds sur une ligne, ouvrir les hanches et le sacrum.

 

  1. EXPLICATION DES MOUVEMENTS :

Détendre les hanches avant :

 

  • A la suite de la section précédente, faire pivoter les pieds sur une ligne, orteils vers l’extérieur, les talons se font face, espacés de la largeur des épaules, les jambes sont droites, le corps est centré.
  • Relâcher les mains des hanches, tourner les paumes vers le haut, les doigts vers l’avant, les coudes à l’arrière, avancer les avant-bras en laissant tomber les coudes de chaque coté des côtes, les avant-bras forment un angle droit avec les bras. Puis monter les bras en rapprochant légèrement les coudes de manière qu’ils soient moins écartés que la largeur des épaules, les deux mains sont au niveau du front, les doigts dépliés, les avant-bras verticaux, les paumes sont face à yintang.
  • Avec l’auriculaire, tourner les paumes vers l’extérieur, écarter les bras sur une seule ligne et déplier les avant-bras pour les amener dans le prolongement des bras.
  • Tong bi gauche et droit : Les deux bras font le mouvement de contracter à gauche, s’étendre à droite ; contracter à droite, s’étendre à gauche, comme le mouvement d’un serpent. Utiliser Tong bi pour amener, par la détente naturelle de tout le corps, le mouvement d’oscillation à se diffuser dans le haut du corps, la taille, les hanches et jusque dans les jambes. 

 

  • Fléchir les genoux et les hanches, s’accroupir en positionnant les cuisses le plus possible à l’horizontal, le corps droit et centré. Les bras descendent avec le corps, les mains passent devant les genoux, les avant bras s’avancent et le centre des paumes se réunissent devant les jambes. Décrire un mouvement circulaire avec les doigts et les paumes. Le mouvement d’oscillation entraine les épaules, les avant-bras et les bras de manière naturelle. Tourner ainsi vers l’avant et vers l’arrière le même nombre de fois. (voir note (1) en fin d’article)
  • Les mains se placent devant la poitrine en position Heshi shou (mains jointes).
  • En soulevant Baihui, redresser le corps, les paumes montent devant la poitrine, les coudes se détendent vers l’intérieur, la distance entre les coudes moins large que les épaules. Lorsque le corps est droit, les paumes sont devant Yintang. A partir de là, on reprend la séquence à partir du paragraphe 3.
  • A la fin de plusieurs répétitions, positionner les mains jointes devant la poitrine.

Détendre les hanches arrière :

 

  1. A la suite de la section ci-dessus, tourner la pointe du pied gauche vers l’intérieur,  le talon du pied droit vers l’extérieur, le bout des deux pieds le plus possible tourné vers l’intérieur. La distance entre les orteils est d’environ une longueur de pied. Le haut du corps se penche vers l’avant d’environ 35°. Tendre les jambes et écarter les hanches à l’arrière pendant que la taille se détend à l’avant. Les bras s’étendent vers l’avant et embrassent les épaules. Ouvrir la poitrine sans raideur (ne pas chercher à « bomber « la poitrine). Rentrer le menton tout en étirant la tête vers le haut. Les « gueules du tigre » (espace entre pouce et index) sont ouvertes et dirigées vers le haut, les bouts des majeurs sont face à face et écartés d’environ 4 travers de doigts (8 centimètres). Les paumes sont face au visage, le centre des paumes au niveau du point Yintang.
  2. Plier légèrement les deux genoux vers l’intérieur et descendre un peu  le corps, le haut du corps reste droit. Déplier les bras tout en arrondissant l’entrejambe. En même temps monter et étendre les bras en les ouvrant de chaque coté du corps, les bras sont arrondis, les paumes des mains sont face au ciel en forme de coupe. Rentrer le bas ventre, détendre la taille ainsi que la partie supérieure du corps. Rentrer le menton tout en étirant le haut du dos, la nuque et la tête vers le haut.
  3. A nouveau, tout en poussant avec la tête, tendre les jambes tout en écartant les hanches (articulation sacro iliaque) et en détendant la taille, le haut du corps est incliné de 35 ° vers l’avant, le menton rentré. Les bras sont arrondis à hauteur des épaules, les paumes dirigées vers soi à hauteur du point Yintang  entre les sourcils. On retrouve la position décrite au paragraphe 1-. Alterner ainsi 5 ou 7 fois les deux positions.
  4. On finit sur la position décrite en 2-. Pour terminer, se redresser en tirant le corps à partir du sommet du crâne. En même temps, décrire un arc de cercle avec les bras de manière à amener les deux mains face à face au dessus de la tête, les poignets écartés de la largeur des épaules. Puis, en relâchant les épaules et en laissant tomber les coudes, amener les mains paumes vers soi devant le visage, devant la poitrine, longer les côtes et ramener les mains à la taille. Ramener les pieds joints en « marchant sur le Qi », i.e. sans décoller les pieds du sol.

Points  importants à observer :

Le mouvement pour ouvrir les hanches avant doit être réalisé lentement, et il est important de rester bien équilibré et centré lorsque l’on descend. Aussi, il faut descendre en fonction de ses possibilités, sans forcer. Pour le mouvement ou l’on se penche en avant, les pieds doivent rester bien détendus, tout en pressant au sol les gros orteils. Là aussi, on adaptera la position des pieds à ses propres possibilités, de manière à maintenir l’équilibre du corps sans tensions. Cependant, du fait de l’étirement des méridiens vessie et vésicule biliaire (arrière et extérieur des jambes) une légère tension peut être ressentie le long de ces méridiens. Le fait d’avancer le bas du corps va permettre à l’énergie de ces deux méridiens de fusionner, en particulier au niveau du point Yaoyan 腰眼 (3VG), ou une tension douloureuse peut également survenir. Dans la deuxième partie, bras écartés, détendre la région du haut des cuisses et de l’aine qui doivent rester ouverts et arrondis. En même temps, utiliser l’esprit pour ressentir que les paumes ouvertes et dirigées vers le ciel soutiennent quelque chose, comme un grand ballon.

 

Effets :

La première partie va permettre de détendre l’articulation des hanches, ce qui est une bonne préparation pour les postures assises de méditation. Le mouvement facilite les mouvements verticaux de l’énergie (monter-descendre), dont les effets peuvent être ressentis individuellement selon l’expérience de chacun.

La deuxième partie, en ouvrant l’articulation arrière (sacro-iliaque), permet au Dantian d’augmenter son champ d’activité et développe en conséquence ses capacités à absorber le Qi. Le Qi du Dantian médian va également pouvoir descendre dans le Dantian inférieur grâce à la posture où le corps penche en avant et les bras embrassent la poitrine. De la même manière, en détendant les hanches avant et arrière, le Qi des jambes va pouvoir circuler plus librement, ce qui va renforcer les membres inférieurs.

(1) Note : Il y a là une incohérence entre le texte et la pratique, puisque l’on ramène bien les mains en position heshi shou devant la poitrine AVANT d’effectuer les mouvements de rotation circulaire au niveau des mains. Les traductions déjà existantes (notamment en langue anglaise) ont d’ailleurs corrigé cette bizarrerie en modifiant le texte. Pour ma part, je m’en suis tenu au texte original chinois. D’où cette mise au point.  Il est possible que la pratique ait évolué sous sa forme actuelle, ou bien que le texte d’origine soit entaché par cette petite erreur dans la chronologie de succession des mouvements. Y.L

  1. COMPLEMENTS POUR LA PRATIQUE      

    Cette section est divisée en deux parties. La première concerne l’ouverture des hanches avant, c'est-à-dire essentiellement l’articulation entre la tête fémorale et le cotyle (acetabulum suivant la nouvelle nomenclature), la deuxième concerne les articulations sacro-iliaque (entre le sacrum et les os du bassin). A l’exception des femmes en fin de grossesse, cette articulation est peu sollicitée et perd sa mobilité chez la plupart des personnes. En mobilisant les articulations sacro-iliaque en douceur, en étirant et en relaxant les ligaments, on va permettre au coccyx de se détendre et au Qi de circuler dans toute la région du pelvis.

              1.  Quelques points à noter pour débuter la première partie (video 4 :07): Ne pas décoller les pieds du sol en ouvrant les pieds, ne pas regarder les pieds en effectuant ce mouvement et ne pas tourner le haut du corps. Pour débuter, on ouvrira les pieds l’un après l’autre, par la suite on pourra ouvrir les deux pieds en même temps. Si la position est instable, on portera son attention sur les petits et gros orteils pour maintenir l’équilibre. Tout en ouvrant les pieds selon ses possibilités, il faut prendre conscience que la consigne « les pieds sur une ligne » n’est pas une façon de parler, mais bien l’objectif à atteindre, ainsi que le démontre Maître Pang dans cette vidéo :

Lors de la suite du mouvement (vidéo 4 :22), on veillera à porter son l’attention sur les auriculaires pour pivoter les paumes et à pointer le point Yintang avec les pouces. En écartant, les coudes et les mains s’écartent en même temps, les pouces restent au niveau de Yintang, comme s’ils s’enfonçaient en s’étendant sur les cotés, pour ouvrir les yeux.  Veiller à ne déplier les avant bras que quand les bras sont alignés. Le mouvement de « serpent » des bras (Tongbi) est légèrement différent de celui des deuxième et troisième sections. Ici, le mouvement des bras se communique par les épaules au reste du corps jusqu’aux jambes qui sont naturellement détendues. En aucun cas n’utiliser la taille ou les jambes pour générer ce mouvement.

Pour descendre le corps (vidéo 5 :18),  l’on peut évoquer la sensation des bras flottant vers le bas comme le soleil couchant, et on prendra soin à coordonner les mouvements du haut et du bas du corps ensembles. Les deux genoux plient dans la direction des orteils. Pendant la descente, le corps doit impérativement resté droit et centré (ne pas se pencher en avant). Si c’est le cas, descendre moins, quitte à ce que les cuisses ne soient pas à l’horizontal, mais garder le haut du corps vertical. Les mains passent devant les genoux, les avant-bras s’avancent, les mains se rejoignent et reviennent vers la poitrine, le bout de doigts vers le haut, les avant-bras sont alignés à l’horizontale. Pendant tout le mouvement de rotation, les avant-bras et les poignets restent alignés comme  un bâton. Avec la racine du majeur comme point fixe, le bout des doigts et la racine des paumes décrivent un mouvement circulaire, qui entraîne dans son mouvement les coudes, les épaules et les hanches de manière naturelle et détendue. Le coccyx suit le mouvement. Au niveau des mains, le mouvement se décompose comme suit : Pour tourner vers la gauche, 1, le bout des doigts avance et la racine des paumes rentre vers soi, 2, la main gauche presse la main droite, le bout des doigts se dirige à gauche, la racine des paumes à droite, 3, le bout des doigts rentre vers soi et la racine des paumes avance, 4, la main droite presse la main gauche, le bout des doigts se dirige à droite, la racine des paumes à gauche. Répéter trois fois puis tourner vers la droite également trois fois. A la fin, les mains retrouvent leur position de départ, les doigts pointent vers le ciel.

Pour continuer, en guidant par le sommet du crâne (Baihui), donc sans pousser avec les jambes, redresser le corps en même temps que les bras montent pour amener les mains devant le front (voir note (2)). Noter que pour effectuer ce mouvement, les paumes sont pressées l’une contre l’autre et que l’on imagine que le bout des doigts vient toucher, par l’intérieur, la boite crânienne (le but étant de faire monter l’énergie jusqu’au point Tianmu天目), puis l’on recommence l’ensemble des mouvements 5 à 7 fois consécutives. A la fin, redresser le corps en gardant les mains jointes devant la poitrine.

Note (2) : En montant les mains, on peut faire une inspiration « inversée » 倒吸  avec le son « Si » de manière à rendre le Qi du Dantian plus abondant. Il s’agit là d’un secret qui n’était pas divulgué à l’origine et qui ne doit pas être pratiqué par les débutants.

 

      2- La deuxième partie débute par la mise en place des pieds (vidéo 6 :50). Les orteils sont tournés vers l’intérieur, les deux pieds sont sur une ligne. Les deux pieds forment le caractère chinois « huit ». La distance entre les pieds peut être ajustée en modifiant la manière de pivoter le pied droit, donc pas nécessairement en utilisant les orteils comme pivot. Il est important de presser le gros orteil  vers le sol pendant toute la pratique. Les jambes sont tendues et les genoux tirés vers l’arrière. Le postérieur (les fesses) sont poussée vers l’arrière et vers le haut tandis que le bas du dos, au niveau de la 4eme lombaire,  est poussé vers l’avant. Il faut chercher à écarter les hanches (articulation sacro iliaque) le plus possible, dans la détente. En même temps le corps est penché en avant de 35°, donc un tiers devant par rapport à l’horizontale. Le cou est droit, dans l’alignement du buste, le menton légèrement rentré. Le pouce et le majeur sont sur un même niveau horizontal, au niveau de Yintang , le deux mains comme tenant une balle. Cette partie du mouvement nécessite la détente de la taille et l’ouverture des hanches, ce qui va augmenter le « champ d’energie » lǐngyù领域 du Dantian inférieur et y rassembler le Qi. Noter que si les jambes sont droites, les genoux doivent néanmoins rester détendus, le gros orteil avec un peu de force interne est rentré et presse le sol. L’intérieur des jambes est relâché alors que le coté extérieur est tendu. Cette posture peut être utilisée comme une posture statique, dans ce cas la tenir pendant 5 ou 6 minutes. Il est possible, dans ce cas, bien que l’on ne doive pas y accorder d’importance, d’avoir la sensation d’une lumière blanche, ce qui est en lien avec l’ouverture des poumons.

La deuxième partie du mouvement (vidéo 7 :58), les genoux pliés, la tête relevée et les yeux dirigés à environ 45° vers le haut, les bras comme une coupe, avec les mains à la hauteur des oreilles, peut également être pratiquée comme un exercice statique pendant quelques minutes. Dans ce cas, une lumière rouge, quelquefois comme un soleil, peut également survenir. Ceci est en lien avec l’ouverture du cœur. Il doit être clair que la survenue de telles sensations colorées doit être spontanée, et en aucun cas le fruit d’une quelconque « visualisation ». En ce qui concerne le mouvement lui-même, il n’y a pas ici d’intention de « se pencher en arrière ».  La tête reste  dans l’alignement du buste, le menton rentré, les yeux (s’ils étaient ouverts…) regardent devant à mi chemin entre l’horizon et la verticale, donc à 45°. De la même manière, garder la taille et l’entrejambe détendu. Ne pousser pas le bassin vers l’avant, au contraire, rentrer légèrement le bas ventre.

  1.   Après avoir répété 5 ou 7 fois l’alternance des deux positions, redresser le corps à partir du sommet du crâne (vidéo 10 :05). En même temps, les deux mains montent au dessus de la tête, paumes face à face. En relâchant les épaules et en laissant tomber les coudes, les deux mains descendent en passant devant le visage, la poitrine, le long des côtes et reviennent se placer à la taille. Ramener les deux pieds côte à côte.

 

Effets :

 

 Il est bien spécifié, pour cette section en particulier, d’éviter de parler pendant la pratique, ceci afin de ne pas endommager l’énergie interne fragilisée du fait de l’étirement des méridiens VB et Vessie, ce qui à pour conséquence d’affaiblir l’énergie au niveau du Dantian médian.

En plus des effets précédemment cités (préparation aux postures de méditations, type « lotus »), ainsi que les conséquences liées aux étirements des méridiens VB et Vessie, et à l’élargissement du « champ d’énergie » au niveau du Dantian, l’on notera un effet notoire sur les maladies des articulations des membres inférieurs, ainsi que sur les maladies du foie et des reins.

 

Concentration sur les points d’énergie :  

 

Pendant la première partie (ouverture des hanches avant), se concentrer sur les « 7 grandes étoiles », ainsi que cela à lieu pendant la première section « tête de la grue ».

Pendant la deuxième partie (ouverture des hanches arrière), se concentrer sur les points  laogong et tanzhong.

On peut observer ces points tous en même temps, si c’est possible, ou bien successivement sinon. Ce qui est important dans cette pratique avancée, donc quand tout le corps est détendu, l’esprit calme, le cœur apaisé…etc, c’est de permettre de ressentir le corps entier comme un tout, comme une unité… Et donc de rendre l’esprit, le Qi, et le corps unifiés…

   

(d’après le Dr Pang Ming)

Yves Lorand

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