La porte des nuages
La porte des nuages
Le terme de « porte des nuages » fait référence au point d’acupuncture Poumon 2 (yunmen), situé juste sous le bord externe de la clavicule.
Le texte qui suit, bien que basé sur les données de la médecine traditionnelle chinoise, est une approche poétique des liens qui unissent ce point à ses deux plus proches voisins : Poumon 1 (palais central-zhongfu)et Poumon 3 (palais céleste- tianfu). Que nous disent les classiques d’acupuncture sur ces trois points ?
Le palais central (Po 1), point de jonction du poumons et de rate-estomac (liés à la terre), est le point de départ de toute la circulation, le poumon étant le maître des énergies circulantes.
La porte des nuages (Po2), se réfère aux nuages, porteurs de pluie, nourriture de la terre, puisque le poumon distribue les fluides dans tout le corps.
Le palais céleste (Po 3), est l’’endroit ou les énergies du ciel se rassemblent, car par la respiration, le poumon est l’intermédiaire entre l’organisme et l’exterieur.
Le poumon, si l’on se réfère aux fonctions de ses trois premiers points, gouverne donc la diffusion de l’énergie et des liquides organiques dans tout le corps et spécialement à la peau et aux muscles sous forme de brume légère. Il gouverne le Qi, et, étant situé en haut du corps, son Qi descend jusqu’au rein et vessie sous forme liquide. Le rein le reçoit et le vaporise en partie ; avant de le renvoyer au poumon pour l’humidifier.
Ainsi, le Qi terrestre (lié à la Rate), naît au Palais central (Po 1) et monte au matin sous forme de brume à la Porte des nuages (Po 2). De là, une partie se diffuse vers l’extérieur (en passant par la peau), pour rejoindre le Palais céleste (Po 3), quand l’autre partie, plus lourde, redescend vers la terre pour l’humidifier de sa rosée, attendant que le soleil, sous ses rayons, n’en vaporise ce que la terre n’aura pas absorbé.
Quand le nuage rencontre le froid, il descend et humidifie.
Quand le nuage rencontre le chaud, il monte et se disperse.
Mais il arrive, certains matins, dans nos Cévennes, que, comme suspendue entre ciel et terre, une brume blanche s’attarde de longs moments, sans se décider, ni à monter, ni à descendre.
Et que si le regard se prend à s’attarder sur cette blancheur, on peut entrevoir, entre les vallées et les cimes, la Porte des nuages, ouverte, et sur le seuil un enfant qui tends les bras vers nous.
Les bras d’un enfant triste qui attend depuis longtemps d’être enfin consolé...
Yves Lorand