Xing Shen Zhuang PRÉPARATION et OUVERTURE 2
Xing Shen Zhuang
PRÉPARATION et OUVERTURE 2
Explications détaillées de la préparation :
Pour effectuer la préparation, il convient de réciter d’abord en silence les huit phrases du petit poème :
Toucher le Ciel, s’enraciner dans la Terre.
Le Corps détendu, l’esprit calme.
Respect à l’extérieur, sérénité à l’intérieur.
Cœur limpide, humble d’attitude.
Libre de pensées,
Mon esprit s’envole dans l’Azur,
Et revient se poser sur moi.
Agréable sensation de bien-être.
Cette récitation à pour effet de passer de l’état habituel de conscience à un état particulier appelé « État de Qigong ».
Les deux premières phrases sont : Ding Tian Li Di, Xing Song Yi Chong. Même si l’on met l’accent sur « Toucher le ciel, s’enraciner dans la terre» en le plaçant en premier, il faut noter que l’on doit d’abord s’appliquer à mettre en œuvre la deuxième phrase en premier: « Le corps est détendu, l’esprit remplit tout le corps.
Debout, les deux pieds joints, détendre tout le corps de la tête aux pieds, puis laisser votre conscience investir tout le corps. À ce moment, lorsque la conscience est dans la tête, pensez que la tête est le ciel. Lorsque la conscience est dans les pieds, pensez que les pieds sont la terre. Mais gardez votre conscience à l’intérieur du corps. Lorsque l’on pratique la première méthode, Peng Qi Guan Ding Fa, l’on pense que la tête est connectée avec le ciel, et l’on envoie sa conscience dans le ciel. De même, l’on pense que les pieds s’enfoncent dans la terre, et l’on envoie sa conscience dans les profondeurs de la terre, à l’extérieur du corps.
Dans la pratique de la deuxième méthode, Xing Shen Zhuang, nous devons au contraire penser que la tête EST le ciel et que les pieds SONT la terre. Pour atteindre cet état d’esprit, il faut prêter attention à deux points : premièrement, la conscience doit rester à l’intérieur du corps lorsque vous pensez au ciel et à la terre. Ne pensez pas que le ciel et la terre sont à l’extérieur du corps. Deuxièmement, quand la conscience s’étend depuis l’intérieur, ouvrez le sommet du crâne et la plante des pieds, de manière à ce que la tête et le ciel, les pieds et la terre, ne soient pas séparés par la sensation de chair et de peau, mais intégrés en une seule unité. De cette façon, la conscience remplit la tête et la tête est le ciel ; la conscience remplit les pieds, et les pieds sont la terre.
« Wai Jing Nei Jing, Xin Cheng Mao Gong ; respectueux à l’extérieur et calme à l’intérieur, avec un esprit clair et une attitude respectueuse ». Ces deux phrases signifient essentiellement la même chose, c'est-à-dire que l’apparence extérieure doit être respectueuse et que l’esprit, à l’intérieur, doit être tranquille. Le mot « clair » signifie pur, propre, limpide, sans impuretés. En méditant sur ces deux phrases, il faut avoir une intention solennelle et respectueuse ; à travers un cœur respectueux, on va provoquer des changements dans le Qi interne et rendre le cœur très paisible. De cette manière, le but de la concentration spirituelle est atteint. Dans le passé, l’enseignement mettait l’accent sur la dignité de l’enseignant et le respect de celui-ci ; de même, la religion mettait l’accent sur le respect de Dieu ou de Bouddha, pour les mêmes raisons. Dans le Qigong, le but du respect est de faire émerger un changement dans son propre Qi. De cette manière, on peut éliminer les pensées désordonnées de la vie quotidienne et entrer dans l’état de pratique.
« Yi Nian Bu Qi, Shen Zhu Tai Kong ; aucune pensée ne surgit, ma conscience part dans l’immensité du cosmos » est une invitation supplémentaire à atteindre un état de quiétude et de concentration. Pour ne plus avoir de pensées, on concentre son esprit sur l’immensité de l’espace, ce qui fait que notre conscience est en relation avec le vide. Puisque notre tête est le ciel et nos pieds sont la terre, notre corps est un immense espace, à l’intérieur duquel se trouve le vide. Par conséquent, notre esprit peut être concentré sur l’espace et l’état de vide de celui-ci, tout en gardant notre attention à l’intérieur de notre corps.
« Shen Yi Zhao Ti, Zhou Shen Rong Rong ; l’esprit illumine le corps, toutes les parties du corps fusionnent entre elles ». Une fois que l’esprit est vide, il faut continuer de se concentrer sur le corps, et utiliser notre esprit pour illuminer le corps ; de cette manière, l’on peut ressentir le Qi de manière très harmonieuse. C’est alors que nous pouvons commencer à pratiquer.
La récitation de ces huit phrases amène donc notre esprit d’un état de désordre et de distraction à un état de calme et de concentration. C’est également une manière de faire passer notre cœur d’un état profane à un état spirituel. Avant de pratiquer Xing Shen Zhuang, récitez silencieusement les huit phrases, en vous concentrant sur leur signification, qui est quelque peu différente de celle mise en œuvre dans la première méthode Peng Qi Guan Ding Fa. Cette préparation est importante, aussi, ne la négligez pas.
Une fois que vous vous êtes ainsi préparés, vous pouvez commencer l’ouverture.
Explications détaillées de l’ouverture :
Il y a deux manières d’effectuer l’ouverture :
- La première rentre dans le cadre de la pratique du Hunyuan externe, où l’esprit est à l’extérieur du corps et se connecte à la nature environnante. C’est ce que l’on fait dans la première méthode Peng Qi Guan Ding Fa.
- La seconde consiste à penser que la tête est le ciel et que les pieds sont la terre, que le corps contient le ciel et la terre, que nos bras et nos jambes font partie du ciel et de la terre et que nous perdons la sensation de la peau qui entoure le corps. Le point clé de cette manière de pratiquer est de conduire les mouvements en prenant du recul, sans s’identifier à ce que l’on fait. En pensant ainsi, de manière un peu vague, le corps deviendra très grand, comme s’il se dilatait à l’infini. Dans le passé, cette sensation d’être très grand s’appelait Fa Xiang, la métamorphose.
Même si certains mouvements sont rectilignes et anguleux, il faut s’efforcer de les conduire de manière arrondie et harmonieuse. Pour commencer, les petits doigts guident la rotation des paumes qui pivotent de l’intérieur vers l’arrière, puis entrainent les autres doigts pour redresser les mains, tout ceci dans un mouvement circulaire. Ne tournez pas juste les doigts et les poignets ; tournez avec tout le bras, afin de mobiliser plus de Qi.
Lorsque vous poussez-tirez l’énergie de la terre, détendez bien les épaules et les coudes, et bougez les de manière naturelle en même temps que les mains. Puis, relâchez les poignets, tournez les paumes l’une vers l’autre en tournant la gueule du tigre vers l’avant pour retenir le Qi, soulevez devant le nombril et tournez les paumes vers l’intérieur pour amener l’énergie dans le nombril. Ces mouvements sont effectués avec tout le bras, de manière harmonieuse et arrondie.
Immédiatement après, les petits doigts dirigent la rotation des paumes vers la terre tout en écartant les bras vers l’arrière. Les mains s’éloignent sur les cotés tout en restant au niveau de la ceinture (à la même hauteur que le nombril et Mingmen). Arrivés derrière, tournez les paumes vers l’intérieur et envoyez l’énergie au Mingmen. A ce moment, les coudes sont légèrement tournés vers l’extérieur.
Puis, utilisez les petits doigts pour amener les paumes et les poignets au niveau des aisselles, sur les points Dabao. Les deux points Dabao sont les points de réunion de tous les méridiens collatéraux du corps.
Utilisez les majeurs pour presser ces points, vous pouvez décrire des petits mouvements circulaires afin d’aider à l’ouverture de ces points. Lorsque les points Dabao sont ouverts, tous les méridiens collatéraux du corps sont ouverts.
Ensuite, avancez les coudes pour amenez les deux mains devant vous, sans tendre complètement les bras. Pour envoyer l’énergie au point Yintang, utilisez l’extrémité des majeurs qui se tournent légèrement vers l’intérieur, mais sans pour autant plier les coudes. Ceci provoquera, éventuellement, une sensation de gonflement au point Yintang.
Après cela, les bras se déplient sur les deux cotés, le mouvement part des épaules en se propageant aux coudes ; de cette manière, tout le bras se déplie. En ouvrant, les paumes se tournent naturellement en suivant le mouvement des bras de manière à ce qu’elles se placent à moitié vers le ciel et à moitié vers l’avant, dans un mouvement arrondi. En guidant avec les petits doigts, les paumes se tournent vers la terre, puis vers le haut. Montez les mains au dessus de la tête en d’écrivant un arc de cercle. Étirez-vous doucement… Puis, pour redescendre, ramenez d’abord les mains au dessus de la tête, puis continuez de descendre en passant devant le visage, les pouces suivant la ligne médiane du corps. Placez les deux mains jointes devant le point Tan Zhong, milieu de la poitrine, pendant 2 ou 3 secondes, afin de permettre au Qi d’investir cet emplacement, le Dan Tian médian.
Tous les mouvements de l’ouverture devraient être réalisés de manière douce et détendue.
Effets de la préparation et de l’ouverture :
Premièrement, à travers les mouvements de l’ouverture, le Qi du ciel et de la terre, ainsi que le Qi interne et externe se mélange et se combine, mobilisant ainsi le Qi dans tout le corps. Après avoir pratiqué pendant une longue période, lorsque les mains redescendent du dessus de la tête, il peut y avoir une sensation de Qi rentrant par le sommet du crâne, où la sensation du corps divisé en deux moitiés; il peut également y avoir la sensation du Qi circulant dans le canal central. Il ne convient pas, cependant, de rechercher où de s’attacher à ces sensations.
Deuxièmement, au cours de l’ouverture, les mouvements de rotation des mains sont généralement entrainés par les petits doigts. Les petits doigts sont en liens avec le méridien du cœur, ce qui active ce méridien, et améliore la concentration de notre esprit.
Troisièmement, lorsque les mains jointes descendent devant la poitrine, cela va mettre en relation tous les méridiens des mains entre eux. D’autre part, les deux points Laogong étant en contact, ceci harmonise le Qi dans tout le corps, entre le coté gauche et le coté droit. Les pouces devant le point Tanzhong ont pour effet d’harmoniser le Qi et le sang, d’éliminer les pensées confuses et de calmer l’esprit.
Conclusion :
La préparation initiale, avec la récitation silencieuse des huit phrases, suivie des mouvements de l’ouverture, permet d’ajuster l’esprit et de mobiliser le Qi de manière à entrer dans un état favorable à la pratique de la deuxième méthode, Xing Shen Zhuang.
(D'après Pang Ming, traduction Yves Lorand)
Le texte en chinois...