EXPLICATIONS DÉTAILLÉES WU YUAN ZHUANG 3

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TROISIÈME ENCHAÎNEMENT

L’esprit centré, la grue regarde autour d’elle

L'esprit dans cet enchaînement doit être tout particulièrement serein. L'esprit est toujours à l'intérieur du palais du Hunyuan ; quel que soit le mouvement, l'esprit reste toujours à l'intérieur. Au début, pendant  l'ouverture et la fermeture des paumes, ainsi que pendant leur rotation, l’on vise toujours à ramener l'esprit au Hunyuan. Lorsque l'on sépare les paumes, l’on doit penser que cela se passe au niveau de l’estomac, dans le Hunyuan. Lorsque les deux mains sont écartées, faites attention au fait qu'entre les deux mains se trouve un ballon, ce ballon est élastique, une fois « déchiré » et les deux mains écartées, la main supérieure et la main inférieure sont toujours en mouvement constant, jusqu'à ce que la main gauche soit tirée jusqu'au bout vers le bas, la main droite levée et tournée paume en haut, le ballon est séparé en deux, un ballon dans la main gauche et un ballon dans la main droite. Tant que vos deux mains n'ont pas encore atteint le point extrême, l'intention est que les deux mains soient toujours connectées. Comment les garder connectées ? Gardez juste votre regard, du coin de l’œil, sur vos deux mains, et, si vous avez les yeux fermés, pensez à vos deux mains. D'une manière générale, surtout au début de la pratique de Wu Yuan Zhuang, il n'est pas conseillé de fermer complètement les yeux, mais juste de les fermer un peu pour laisser passer une raie de lumière, et d'utiliser la lumière dans les yeux pour toujours observer l'endroit où l'on fait les mouvements, afin que l'esprit et le Qi soient bien recueillis et bien réunis. Les yeux sont la source du Qi. Lorsque les yeux regardent quelque part, le Qi viendra, car lorsque les yeux regardent, l'esprit arrive, et lorsque l'esprit arrive, le Qi arrive, et l'esprit, les yeux et le Qi sont alors tous connectés.

Lorsque vous soulevez votre jambe, ne le faites pas de manière désinvolte. Elle doit rester connectée avec le Qi de la Terre. Le pied est dans le vide, mais vous devez faire comme s’il était posé sur le sol, avec votre intention portée sur le point Yong Quan, situé au centre de la plante du pied. Pourquoi certaines personnes ont-elles du mal à se maintenir stable dans cette position ? C'est parce qu'elles n'ont pas cette intention. Vous devez penser que votre pied est sur un coussin de Qi, comme s'il était soutenu par un pilier, afin de pouvoir effectuer les mouvements de manière stable. Vous devez mettre cette idée en pratique encore et encore pour y parvenir.

Lorsque vous vous tournez, vous devez diriger vos mains pour faire face à l’horizon tout entier, comme si vous couvriez l’horizon avec vos mains, mais votre esprit se tient toujours à l'intérieur du palais du Hunyuan, afin que votre Qi et celui de la nature ne fassent qu'un. Vous devez être calme et tranquille dans votre cœur, car si vous êtes agité, vous ne serez pas en mesure de recueillir le Qi. À l'origine, c'était un très bon moyen de collecter et de rassembler le Qi, de rassembler le Qi en essence (l'essence est aussi l'essence du Qi) et de transformer ce Qi en essence. La pensée est placée sur le point Yong Quan, la main est dirigée vers l’horizon, mais le mouvement doit être fait sans perdre l’idée du sommet de la tête, l’esprit doit rester conscient de cet endroit, afin  que l'intention de recueillir le Qi et de le mélanger puisse être réalisée. La clé de cette partie de l’enchaînement est donc d'être tranquille, sans faire trop de mouvements, en restant calme et détendu. L'esprit couvre l’horizon et l’étendue du Ciel, et en même temps pense aussi au Yong Quan. Lorsque la main est sur le dessus de la tête, tournez la paume. En utilisant l’intention, la main tourne avec le Qi et le retire du ciel, puis la main recouvre doucement le dessus de la tête (pas avec un trop grand mouvement) et l’on fait rentrer le Qi. Il ne s'agit pas d'un coup brutal sur la tête, mais d'une manière douce de faire rentrer le Qi  avec l'esprit, en ramenant le Qi du Ciel, en le plaçant sur le sommet de la tête comme pour illuminer le corps, avant qu'il ne tombe, en descendant de façon régulière, pour faire rentrer le Qi dans le corps. C'est ainsi que vous utilisez votre esprit pour chaque rotation de main. En outre, lorsque l'on tourne le corps, le talon du pied doit être placé contre le point Xue Hai, de sorte que les deux Qi soient réunis en un seul,  directement vers le point Yong Quan. Si nous les séparions, nous devrions utiliser une intention différente. Cela correspond davantage à " l'essence de la grue est dans le pied ", afin que le Qi au niveau du point Yong Quan soit plus concentré.

Il s'agit donc de l'activité de l’esprit concernant le troisième enchaînement. La clé pour bien faire cet enchaînement est l'intention.

QUATRIÈME ENCHAÎNEMENT

Frapper l’air, étirer les ailes, jaillir vers le ciel, bondir, vaciller, déployer les ailes puis s’envoler.

Il n'y a rien de spécial à propos de l'activité mentale dans cet enchaînement, suivez simplement les principes généraux des mouvements.

Déployer les ailes : Faites attention aux articulations des épaules dans ce mouvement (vous devez également prendre soin de l'articulation de l'épaule dans la dernière partie de l'enchaînement concernant les Poumons). Les épaules doivent être détendues, mais elles ne doivent pas s'affaisser vers le bas, elles doivent avoir l'intention de s’élever vers le haut. Cette zone qui comprend les deux épaules et la tête était autrefois appelée les "trois lumières de sa propre nature sān zhǎn xìng dēng", la tête étant une lampe et chaque épaule une lampe. À l'avenir, lorsque l'on aura atteint un certain niveau de pratique, on aura trois lumières brillantes : une grande sur la tête et deux petites sur chacune des épaules (ce sont en fait des lumières de Qi). Lorsque vous déployez vos ailes, vous devez utiliser votre esprit pour rassembler vos épaules et les bases de vos mains, pas seulement les mettre ensemble juste comme çà, mais vous devez essayer de les fusionner, avec votre esprit qui doit rester connecté, sinon la lumière Qi ne sortira pas bien ; mais avec la pratique de Wu Yuan Zhuang, lentement, cette lumière Qi va apparaître. La clé de cette section est de prêter attention à cette zone. Il en va de même pour les mouvements précédents d'étirements, qui visent à ouvrir la circulation du Qi et du sang. La clé est de s'étirer avec l'idée que l'articulation de l'épaule pousse directement vers les mains et les bouts des doigts, et que la rétraction se fasse également vers l'épaule, en faisant toujours attention à la relation entre les bouts des doigts et les épaules, comme s'il y avait un triangle connecté entre eux. Ces mouvements sont destinés à mieux entraîner la venue de la lumière sur les épaules, d'où partira la pleine charge de Qi par la suite.

S’envoler : Lorsque vous volez, que vous vous ouvrez vers l'extérieur, vos épaules, coudes, poignets, mains et doigts doivent tous faire des cercles, et en même temps la partie intérieure (entre les deux bras) doit être connectée. Si vous pouvez vraiment vous connecter, vous serez peu à peu capable de sentir le Qi dans vos mains et dans vos bras. On doit se détendre, il n’y a pas d’autre manière d’y arriver que de se détendre. Certains disent que lorsqu'on  est comme ça, on a l'impression qu'on va voler ; plus tard, quand on sentira le Qi, on pourra vraiment voler, mais on ne pourra pas le faire à moins de sentir le Qi. À l'avenir, lorsque vous aurez pratiqué la relaxation, vos mains et vos membres sentiront le Qi, de sorte que lorsque vous vous déplacerez, vous aurez l'impression d'être dans l'eau. Il est facile de sentir ses mains dans l'eau, mais il est un peu plus difficile de sentir tout son corps de cette manière. Vous devez utiliser votre esprit et faire les mouvements très lentement. Lorsque les bras atteignent les côtés et s’envolent vers l'avant, nous devons également faire attention à effectuer des mouvements circulaires tout le temps, et lorsque nous atteignons l'avant, c'est rempli de Qi, et nous devons récupérer le Qi vers l’arrière de la même manière. Quand vous changez la direction des mouvements en volant, cela permet en fait de récupérer le Qi en arrière. Certaines personnes ont l'impression que lorsqu'elles reviennent de cette manière, leur corps va partir en arrière. Cette impression est correcte, mais vous devez garder vos pieds stables et rester ancrés, afin de ne pas partir en arrière. Si vous pratiquez le kung-fu comme auparavant, lorsque vous faites ce genre de mouvement, une fois que vous vous détendez, que vous prenez appui sur le point Baihui et que vous placez votre esprit ici, au point Mingmen, une fois que vous vous asseyez et que vous appuyez, vous allez naturellement reculer. Dans le passé, lorsque vous pratiquiez les arts martiaux, comment faisiez-vous pour sauter en arrière ? Vous laissiez les deux épaules tomber, vous placiez votre attention sur le point Mingmen, et vous partiez naturellement en arrière. Dès que quelqu’un fait cela, il va partir en arrière, parce que c’est comme cela que fonctionne l’énergie. Mais nous ne pouvons pas bouger, si nous le faisions cela deviendrait du Qigong spontané. Comme nous pratiquons le Zhineng Qigong, nous ne bougeons pas. Il n'y a rien d'autre à dire concernant cet enchaînement, il s'agit de se détendre et de faire tourner les articulations, en particulier les épaules (les omoplates). Par la suite, vous pourrez regarder les mouvements des oiseaux en vol à la télévision, ce qui est très utile pour bien pratiquer cette partie de la méthode.

Les quatre premiers enchaînements portent sur la mise en action et la collecte du Qi, ce qui revient à réintégrer notre être avec la nature environnante, pour former une seule unité. Une fois que nous avons suffisamment de Qi dans le corps, nous pouvons alors commencer la pratique des cinq organes.

D’après Pang Ming ; trad. Y. Lorand

le texte en chinois...

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