Après un long silence : 40 Yiyuanti !
La formation du Yiyuanti conscient du soi
La première étape dans la transformation du Yiyuanti est la formation du moi subjectif. Ce « moi », dans le Yiyuanti, devient un monde subjectif à la mesure des activités vitales. Normalement, quand nous nous critiquons nous-mêmes, quand nous nous examinons, nous pensons que dans notre Esprit intérieur il y a ce « moi ». Ce « moi » est la Nature pure du « Yiyuanti primordial » qui a pris les perspectives du monde objectif des informations de la Nature. Nous avons ce corps de chair, vivant dans la Nature, et ce rapport est reflété dans le monde subjectif. Et ce « moi » apparaît dans notre Yiyuanti, comme une expression de nos activités vitales, afin de les fixer et de les renforcer. En même temps, il présente aussi la force des transformations de toutes sortes de matières dans notre corps. Les activités vitales à l’intérieur du corps sont établies sur la base des activités matérielles. Les effets produits entre les activités matérielles et les activités vitales sont reflétés dans le Yiyuanti, qui devient une expression de l’entièreté. Le Yiyuanti reflète l’entièreté de la vie de ce monde subjectif du « moi ». Ce « moi » avec la force (d’énergie et de volonté), appartient au monde subjectif, et à la conscience. Comment ce « moi » s’est-il formé ? Ce problème, ni les philosophes, ni le monde médical, ni les psychologues ne l’ont résolu. Quand nous expliquons le Hunyuan Qi d’un nouveau-né, il y a le changement de son environnement. Précédemment, il était dans le liquide amniotique de l’utérus qui le stimulait plus ou moins uniformément. Au moment de la naissance, la sage-femme l’a reçu avec les mains, et l’a placé dans un petit lit. Ainsi, il est en contact avec le lit solide et l’air où il n’y a rien. La solidité du lit et le vide de l’air donnent des stimulations différentes au nouveau-né. Les stimulations sur le corps du nouveau-né sont différentes, qui donnent des impressions différentes dans son cerveau. Dans son environnement, c’est la plus simple et la plus basique différence. Ce genre de stimulations est fréquent et répétitif. Cela va laisser des impressions objectives dans son cerveau : le vide et le solide.
En même temps, les activités vitales des organes internes commencent à se déployer. Tout cela est reflété dans le Yiyuanti. (Bien sûr après la réflexion il faut encore peu à peu établir les liaisons, les liaisons entre le Yiyuanti au niveau supérieur avec les activités vitales en général). Peu de temps après la naissance, il y a beaucoup de contenus entrés dans le Yiyuanti. D’une part, le nouveau-né possède ses propres informations vitales. Ces informations sont différentes pour les différentes parties du corps : le tronc, les organes internes, et chaque organe particulier. D’autre part, il y a aussi les informations de la Nature environnante : l’air, les objets solides, et les gens autour de lui. Seulement, à ce moment-là, les activités du Yiyuanti n’ont pas encore produit leurs véritables effets subjectifs, parce que les rapports entre le Yiyuanti et les activités vitales ne sont pas encore établis. Le monde du Yiyuanti est l’Esprit sans forme, subjectif. Pendant la période fœtale, toutes les activités vitales avaient lieu dans la matière, il faut encore établir les liaisons peu à peu. C’est pourquoi le Yiyuanti deviendra de plus en plus complexe avec beaucoup plus de contenus. Suivant l’augmentation de ses contenus, étape par étape il construit son monde subjectif. Il peut émettre des ordres. Quand il peut produire ses effets, alors il peut enfin contrôler ses activités vitales. Au début, il était impossible pour la conscience pure du Yiyuanti de contrôler les activités vitales !
Y a-t-il des rapports entre le Yiyuanti du nouveau-né avec la Nature et avec les activités vitales ? Oui, ce sont des rapports de type réflexion. Le monde de la Nature, les activités vitales, sont tous du monde objectif de l’existence de la matière. Au point de vue du Yiyuanti, il est le sujet et tout le reste sont les objets, y compris les activités vitales du corps physique. Tous les phénomènes existants sont les objets. Si vous pouvez comprendre cela, vous avez fait des progrès dans votre intelligence normale ! Le monde subjectif du Yiyuanti au moment où il est formé, les informations de la Nature et les activités vitales du corps humain y entrent, ainsi à ce moment-là, les rapports du Yiyuanti et des objets sont les mêmes. Ce sont les réflexions, les mêmes réflexions sur soi et sur l’environnement. Le Yiyuanti n’a pas encore la fonction de contrôle. Dans le Yiyuanti, il y a les réflexions de l’extérieur (du corps humain et la Nature). La Nature est le monde objectif, réel. Les réflexions de ce monde objectif remplissent tout Yiyuanti. Le Yiyuanti, étant subjectif, comme la plupart de ses réflexions sont du monde objectif, ces réflexions sont transformées intérieurement en subjectivité. Comment sont-elles transformées ? Nous avons déjà expliqué précédemment que la matière a perdu son énergie et sa substance, tout ce qui reste est son information. Mais, à ce moment-là, l’homme est une partie du monde objectif, et les activités vitales du soi sont la vie de la Nature, donc les rapports sont les mêmes dans la subjectivité. À ce moment-là, le Yiyuanti n’a pas encore séparé le soi, et l’objet. Mais il peut déjà refléter les activités vitales humaines. Tout de même, l’homme n’est pas la Nature. Dans la vie du bébé, il s’agit de manger, boire, saisir des choses, etc. et il a inconsciemment séparé le sujet et l’objet. Par exemple, les parents donnent quelque chose au bébé, quand ils donnent, le bébé regarde cette chose. Au moment où il regarde, son Esprit est sorti vers l’extérieur. C’est la différence entre le sujet et l’objet. Ensuite, le bébé prend cet objet dans ses mains. Au moment où il l’a saisi, c’est le rapport entre le sujet et l’objet. De cette façon, il a établi les rapports entre le sujet et l’objet. Tous ces rapports vont être reflétés dans sa tête, et tout ça en fait est le « soi ». À ce moment-là les choses entrées dans la tête sont très simples, mais elles ont rempli le Yiyuanti. Plus tard, il va refléter beaucoup d’informations très complexes de ce monde objectif, et ceci devient la toile de fond.
Ainsi, c’est le début du « soi » (plus tard quand nous expliquerons le système de référence du Yiyuanti, nous allons encore une fois expliquer ces problèmes). Ce « soi » est formé par les effets de la combinaison des forces des activités vitales et matérielles. Il y a déjà la différence entre le sujet et l’objet, et de plus la synthèse et l’union des deux. Cependant, dans cette période, il n’y avait pas beaucoup de différenciations. La conscience n’était pas très claire concernant le bien et le mal du sujet et de l’objet. Ainsi quand les enfants se battent, ils pleurent, ensuite ils sont à nouveau bons amis ! Ils se reflètent simplement selon leurs activités vitales, pour se protéger. Leurs activités vitales sont pour « soi ». Les choses dans cette partie de leur conscience sont le « soi » dans le Yiyuanti. Par exemple, les enfants aiment ce qu’ils ont l’habitude de manger et d’avoir comme jeu. De plus ils aiment les nouveautés. S’ils voient un scorpion, c’est une nouveauté, ils vont le saisir. Des choses nouvelles les attirent. Ils n’aiment pas ce qui existe déjà dans leur tête. C’est ce dont ils ont besoin ! Ce « soi » est pour maintenir la vie. Tout y entre, des choses de la Nature, de l’univers, les bonnes et les mauvaises. Donc dans un bon environnement, l’enfant peut se développer vers le bien, dans un mauvais environnement, l’enfant peut se développer ver le mal. Ce « soi » du Yiyuanti est établi sur le « Yiyuanti primordial ». Après la naissance, peu à peu nous connaissons ce « moi ». Les bouddhistes l’appellent : « l’Alaya ». Ils disent que ce sont les semences de la conscience. Dans les semences il y a toutes sortes de connaissances, donc, tout peut avoir lieu. En fait, ces semences sont ce que nous avons semé peu à peu. Dans la théorie bouddhique : « Rien que la cognition », les nouveaux conditionnements des semences sont très précis : il y a des choses qui n’existent pas originellement, mais avec l’influence des conditionnements de l’extérieur, les influences entrent dans le Yiyuanti. Ces influences sont des causes qui produisent les effets à l’intérieur. Les effets encore une fois produisent des effets et deviennent d’autres causes. Si les bouddhistes parlaient des conditionnements dès le début, ils devenaient des matérialistes ! Ce « soi » du Yiyuanti n’est pas fixe, il est en train de changer continuellement, le contenu du « soi » aussi change. C’est la transition du « Yiyuanti primordial » vers le « Yiyuanti partiel ». Parlons d’une façon rigoureuse, la durée du « Yiyuanti primordial » et du « Yiyuanti du ‘soi’ » est très brève. Ainsi, au moment où le Yiyuanti est formé et où il reflète des informations externes, il n’est plus pur ! De plus tout ce qui entre, ce sont des connaissances de l’intelligence normale, et la plupart de temps elles produisent des effets à l’intérieur. De cette façon, peu de temps après la formation du Yiyuanti, il est influencé pour devenir le Yiyuanti partiel. En parlant rigoureusement, c’est ainsi ! Mais, nous devons comprendre qu’au début, le « Yiyuanti» primordial était pur, ensuite vint le « Yiyuanti du soi ».
Pang Heming
Cours aux étudiants.
Manuel. Chapitre 5.
Théorie de l’entièreté Hunyuan de la science du Zhineng Qigong. Tome 1 et 2
Traduction de Mae Fun CHEN et Yves LORAND
À paraitre prochainement…