EXPLICATIONS DÉTAILLÉES WU YUAN ZHUANG 7

DIXIÈME ENCHAÎNEMENT

La grue se promène, calme et tranquille

Cet exercice est relativement difficile, mais il devient plus facile une fois que vous avez maîtrisé les principaux points. Dès que les mains s’avancent, la jambe s’avance en même temps. Les mains et les jambes doivent être coordonnées, le pied avance en se posant sur le sol, le poids du corps se déplace vers l'avant, la jambe arrière se soulève et le torse se penche vers l'avant. En même temps les mains s’écartent sur les cotés et le pied est soulevé à son point le plus haut. Les mains sont alors repliées ainsi que la jambe, et là aussi les mouvements sont coordonnés. À ce stade, il est important de replier les hanches et d’arrondir le bas du dos ; le pied dirigé vers le haut, face au ciel, ne doit pas pencher vers le haut où le bas ; le pied reste bien à plat lorsqu’on le ramène. Les genoux  descendent, la hanche  ainsi que la cuisse reviennent, tout cela dans un mouvement naturel, avec facilité. Une fois votre jambe et vos bras repliés, vous sortez les mains avec le pied, le corps s’est redressé et la poitrine s’est légèrement soulevée, afin que le mouvement soit  complet. Tant qu'il y a une bonne coordination, la plénitude sera là. Dans cette section, l'ensemble du mouvement doit être réalisée dans une idée circulaire ; faites attention aux points principaux du mouvement, et faites les mouvements dans la mesure de vos moyens, ne forcez pas, mais faites-les avec aisance, tranquillement. Habituellement, les exercices doivent être effectués avec la même position pour tout le monde, mais là, lors de la pratique de ce mouvement, ne vous en souciez pas. Vous pouvez faire ce que vous voulez. Il en est ainsi pour les  pratiques de « la grue se promène tranquillement » et « la grue regarde autour d’elle ». Plus vous êtes décontracté, mieux c'est et plus c'est tranquille, mieux c’est. N’ayez jamais l’idée que vous vous « entraînez ». Plus vous êtes détendu, mieux c'est.

ONZIÈME ENCHAÎNEMENT

Secouer ses plumes, le cœur tranquille, les quatre extrémités sont à égalité

La clé de cette posture est la relaxation, avec Bai Hui tiré vers le haut et le coccyx relâché en bas, le corps est détendu et les bras sont comme s’ils n'étaient pas là. Les hanches sont mobilisées pour creer le mouvement de rotation d'avant en arrière. Cette torsion est également globale, et par la suite, elle se propagera lentement jusqu'aux pieds, qui bougeront également, de sorte que le corps sera complètement détendu. Le but de cet exercice est de vous détendre complètement, et d'atteindre une détente totale du corps et de l’esprit, car le corps ne peut trembler de cette manière que s’il est parfaitement relâché. Si vos pensées ne peuvent pas aller se fixer sur ce mouvement, vous ne tremblerez pas même si votre corps est détendu. C’est seulement en vous relaxant et en utilisant vos hanches pour diriger tout le corps, couplé à l’intention, que tout votre corps se mettra en mouvement. C'est l'utilisation d’une méthode de Gong pour incarner la forme et relâcher l'esprit. Si vous relâchez vos chevilles, elles bougeront si vous y mettez votre l'intention, mais elles ne bougeront pas sans intention. Mais si vous voulez les mettre en mouvement délibérément, sans utiliser les hanches comme moteur, ce sera toujours un mouvement sans vie. C'est un mouvement global, c’est comme pour «la grue se promène», c'est un tout avec tous les membres qui travaillent ensemble ; il ne s'agit pas de faire autre chose que de bouger et de remuer l'ensemble. Ne sous-estimez pas le pouvoir de « secouer ses plumes », car il peut être très puissant lorsque vous êtes familiarisé avec lui. Pour le mouvement suivant, il suffit de tendre les mains vers l'avant et de les asseoir vers l'arrière, avec un peu de rigidité. Ce mouvement permet, d'une part, d'ajuster le Qi et, d'autre part, d'éviter la venue de mouvements spontanés. Les trois dernièrs "chocs" sont très importants, afin que le Qi soit équilibré en chaque endroit du corps et qu’il ait pénétré en profondeur dans l’organisme.

DOUZIÈME ENCHAÎNEMENT

Monter et descendre facilement, l’esprit pénètre par le sommet de la tête

Dans cette posture, vous devez prêter attention à "l’esprit traverse la couronne (神贯顶Shén guàn dǐng)". Lorsque vous vous relevez, le quatrième orteil doit être pointé et maintenu, et vous devez porter votre attention sur l'extérieur du quatrième orteil, où se trouve le méridien de la Vésicule Biliaire. Le méridien de la Vésicule Biliaire est relié au Qi de la Terre qui va monter directement à la tête. Après que le Qi soit monté, il  pourra remplir la tête de Qi. Cette action consiste à utiliser le Qi du foie et de la Vésicule Biliaire pour ouvrir la porte du ciel Tianmen. Pour que l'esprit pénètre jusqu'à la couronne, il faut en effet ouvrir la porte du ciel  Tianmen et ouvrir les orifices du cerveau. Ainsi, lorsque vous vous relevez, vous devez faire monter le Qi, vous élever vers le haut (le mouvement doit être continu), avec l'idée que le Qi monte de l'intérieur. Le mouvement d'ensemble ne doit pas s'arrêter, mais être cohérent, en montant au fur et à mesure. Ne vous penchez pas trop en arrière dans ce mouvement, ce sommet (Ding) est très particulier, il est au sommet de la tête, penchez-vous un peu en avant, avec la tête un peu en avant, faites attention à relâcher les épaules et les coudes en redescendant, et bougez naturellement en montant. Pour résumer, descendez et remontez de manière naturelle. La clé est de ne pas perdre l’intention vers le haut en s'accroupissant ; et, en se relevant, de placer un peu de votre force à l’arrière des oreilles, rentrer un peu les mâchoires inférieures, et avoir l'intention de tirer vers le haut à partir de Yangguan (VG 3) et de Mingmen (VG 4).  À partir des méridiens Renmai et Dumai et de l’ouverture du palais du Hunyuan au milieu, à travers ces trois méridiens réunis, le Qi s'élève directement et se précipite vers le sommet. Mais nous n'utilisons pas le Qi dur, mais le Qi doux (罡气,柔气 référence ici au différentes natures du Qi, dans les arts martiaux, et dans le Qigong. NdT); de cette façon, il y a beaucoup de Qi au sommet.

TREIZIÈME ENCHAÎNEMENT

Le Hunyuan Qi se connecte au Ciel et à la Terre

Cette section tire également le Qi vers le sommet du crâne pour nourrir l'esprit. Une fois que les mains sont séparées, l'esprit doit voir le ciel à travers les mains, être très pur et très calme à l'intérieur, puis redescendre lentement. Le pouce de la main peut être connecté ou non, il ne faut pas le forcer, mais il a l'effet et l’intention d'être connecté. Si vous dites "connecter", certaines personnes sont perplexes lorsque l’ont parle de "connexion", mais ensuite, lorsque vous en avez l’habitude, la « « connexion » se fait presque inconsciemment. La main doit être tournée et retirée lentement, et l’esprit doit la regarder lorsqu’elle est ramenée et vous utilisez la vision périphérique des yeux pour la contrôler ; après que la main soit descendue, la vision périphérique des yeux doit également la garder sous contrôle. L'art de bien exécuter l'anneau des doigts est de le tirer vers l'extérieur en position plate, vous devez donc également garder un œil sur lui avec votre vision périphérique. Dans le cadre de notre pratique de Wu Yuan Zhuang, c'est le Foie et les yeux qui doivent suivre les mains dans cet enchaînement. La part du Foie est constituée par les yeux qui regardent la main, l’autre part est la vision périphérique des yeux qui regardent la main. La dernière chose est de rassembler la position, entre le haut du Ciel et la Terre, dès que vous descendez, le Qi suivra naturellement. Vous devez avoir l'intention de collecter le Qi dans le palais du Hunyuan, établir le lien entre le Ciel et la Terre, rassembler au Hunyuan, fixer votre intention, collecter votre esprit et le ramener dans le palais du Hunyuan. Lorsque vous aurez concentré tout le Qi de votre corps dans le palais du Hunyuan, l’ensemble du travail sera terminé. Ainsi se termine la troisième méthode du Zhineng Qigong .

D’après Pang Ming ; trad. Y. Lorand