Balles de Taiji
Balles de Taiji
健身太极球
Jiànshēn Tàijí Qiú
I. Introduction à la balle de Taiji
L’exercice de la balle de Taiji est une technique d’entrainement créée par Mr. Pang en l’an 2000 en lien avec les exigences du Taijiquan. Elle consiste en deux séries d’exercices comprenant chacune 8 enchainements.
Les points les plus importants et les aspects les plus marquants du Taijiquan sont : la détente, la souplesse, la plénitude et l’utilisation de l’esprit. Le corps doit être détendu, et puisque les mouvements partent de la taille, on doit donc se détendre à partir de la taille ; les mouvements doivent être souples ; le corps doit être considéré comme une globalité ; et enfin les mouvements doivent être contrôlés par l’esprit. Comment faire tout cela ? En utilisant « l'intention et non la force », comme l'exige le Taijiquan. Comment pouvons-nous maîtriser l'essence du Taijiquan et les mouvements de la conscience le plus rapidement possible ? Il faut « Relâcher le corps et le remplir avec l'esprit Xing Song Yi Chong».
Le « corps détendu » n’est pas synonyme de mollesse. Au contraire, après s'être détendu, on doit ressentir une sensation de « relâchement et de pesanteur » dans toutes les parties du corps. Qu'est-ce que cela signifie d'être « lâche et pesant » ? Autrefois, il existait une métaphore appelée « les cadavres coulent », qui signifie qu'une personne qui vient de mourir n'est pas en mesure de faire des efforts, et qu'elle est donc très lourde et difficile à déplacer. Vous devez donc vraiment vous détendre. La circulation du Qi et du sang est meilleure, il n'y a plus d'effort à faire. Vous sentez que vos membres sont très lourds et que vos bras sont comme du plomb lorsque vous pratiquez. Lorsque vous posez votre bras sur quelqu'un, cette personne ressent une pression appelée « relâchement et enfoncement ».
Le corps doit être relâché et lourd, mais les mouvements du Taijiquan doivent être légers et agiles, ce qui semble créer une contradiction. Comment résoudre cela ? Pour aborder la question de la douceur des mouvements, vous devez considérer que cette douceur n'est pas de la mollesse, mais plutôt une « flexibilité ». Cette flexibilité est un état qui ne se brise pas, mais qui reste élastique à l'intérieur lorsqu'on le presse. Pour y parvenir, nous devons atteindre la « plénitude de l’esprit », c'est-à-dire détendre le corps et le remplir avec l’esprit, ce qui permet d’unifier l'ensemble du corps et d'atteindre la plénitude ; ensuite, nous développons progressivement l’usage de notre esprit, c'est-à-dire notre sensibilité, y compris dans les mouvements et les perceptions. Les mouvements sont des émissions d'informations, les perceptions sont des réceptions d'informations, et aussi bien les mouvements que les perceptions doivent être gérées par l’esprit. Nous avons combiné ces exigences pour créer la technique de base du Taijiquan : l’exercice de la balle de Taiji.
Dans le Taijiquan traditionnel, il existe déjà des balles destinées à l’entrainement - non seulement d’ailleurs dans le Taijiquan, mais aussi dans d'autres méthodes de Gong - comme les balles en pierre, les balles en bois, les balles en métal et les balles en papier. La balle a plusieurs fonctions : premièrement, entraîner la force du poignet ; deuxièmement, entraîner la puissance de rotation ; troisièmement, entraîner la force du bras avec une balle lourde ; quatrièmement, entraîner la force des doigts avec une balle de préhension, ce qui est principalement utilisée dans le Taijiquan pour entraîner les mouvements de rotation. Dans le passé, il n'y avait pas de séries d’exercices spécifiques pour la balle de Taiji, il s'agissait simplement d' exercices de base pour s'entraîner à pétrir et à faire tourner la balle.
Nous avons compilé deux séries de huit enchaînements chacune, basées sur les exigences traditionnelles de la balle du Taijiquan. La première série pratique la légèreté et l’utilisation de l’esprit, et fait ressortir la globalité de l’action dans la forme, le relâchement, l'intention et le frottement des balles, ce qui est la clé du Taijiquan. Lorsqu’elle est associée à la rotation, l'utilisation de l'énergie dans le Taijiquan s’appelle énergie d'enroulement dans le style Chen, énergie de spirale dans le style Yang, et dans d’autres formes on l’appelle énergie du tracé, du dessin dans l’espace, mais toutes mettent en œuvre des spirales. Notre première série pratique un ensemble de mouvements souples en utilisant l’esprit, complété par une spirale [dans le 7eme enchaînement. NdT] ; la deuxième série des balles de Taiji est principalement axée sur les spirales, mais s’occupe aussi du reste.
II. Techniques de base de la balle de Taiji
La technique de base de la balle de Taiji est le pétrissage de la balle. Elle se pratique à l'aide d'une seule balle. Dans le livre « Principes secrets de massage (Tuina) pour les enfants », il est indiqué qu’il existe un « Bagua » dans la paume, entre la base des doigts et la base de la paume, qui est utilisé en massage pédiatrique pour traiter toutes sortes de maladies. En général, on regarde la main gauche (mais les deux mains sont en fait identiques). On place le sud en haut, le nord en bas, l'est à gauche, l'ouest à droite. Donc, à partir des axes que l’on vient de mentionner, on retrouve les huit trigrammes du Bagua : Qian, Kan, Liang, Zhen, Yi, Li, Kun et Dui. Lorsque vous pétrissez la balle, tenez les deux extrémités diamétralement opposées de la balle avec les huit trigrammes des deux mains. Tourner les pouces vers l'extérieur de cette manière s'appelle une rotation vers l'extérieur (ou vers l'avant) et tourner les pouces vers l'intérieur de cette manière s'appelle une rotation vers l'intérieur (ou vers l'arrière). Un repère peut être marqué sur le ballon, mais l’endroit ou se trouve la valve en est déjà un. Lorsque vous pétrissez la balle, concentrez votre esprit et vos yeux sur ce repère (à l'exception, notamment, de « tourner la tête » dans la troisième section) afin qu’il soit toujours au milieu des deux mains et ne se déplace pas d'un côté à l'autre, de manière à combiner ainsi inconsciemment le Qi du Dantian avec les membres.
Lors du pétrissage de la balle, il est important de travailler sur la globalité, l’énergie de la spirale et la légèreté. Les deux mains et la balle ne font qu'un, les deux bras ne font qu'un, les deux mains, les deux bras et le corps ne font qu'un lorsqu'on pétrit la balle. Comment pratiquons-nous la globalité et l’énergie de la spirale ?
Premièrement, lorsqu’on pétrit la balle, il faut que non seulement les poignets bougent, mais aussi les coudes et les épaules, de sorte que les deux bras décrivent lentement un mouvement de spirale. Il s'agit d'une grande spirale, et il y a de nombreuses autres spirales plus petites. Le corps doit être détendu et les mouvements doivent être lents, ce n'est qu'ainsi que vous pourrez découvrir comment l’énergie du mouvement de spirale est transmise du dos aux épaules, aux coudes et aux poignets. Si vous faites l’exercice du pétrissage de la balle en étant assis, avec la relaxation, même les muscles des deux côtés de la taille, les muscles épineux, le dentelé antérieur, le grand pectoral, le grand dorsal et beaucoup d'autres muscles bougent. Sentez bien que la sensation autour des épaules est différente lorsque vous tournez vers l'avant ou vers l'arrière, plus vers le haut lorsque vous tournez vers l'avant et plus vers le bas lorsque vous tournez vers l'arrière. Cela a à voir avec l'anatomie.
Deuxièmement, il est nécessaire de faire l'expérience des doigts. Ils doivent bouger les uns après les autres, du petit doigt au pouce, du pouce au petit doigt, doigt par doigt, le petit doigt ou le pouce est entraîné par une torsion de la paume qui bouge.
Troisièmement, il faut que la paume de la main qui doit tourner passivement soit ouverte alors que la paume de la main qui tourne activement est creusée vers l'intérieur. Si les deux mains veulent devenir un tout, elles doivent tourner alternativement comme ceci. Vous pouvez également simplement faire tourner la balle sans tenir compte de la rotation des bras. Tendez un peu les bras, relâchez-les, videz vos aisselles et tournez le ballon plus largement, mais toujours avec légèreté et lentement. Vous n'avez pas à avoir peur de lever les coudes lorsque vous faites cela, tant que vous ne haussez pas les épaules. Si vous levez les coudes vers le haut et les ouvrez vers l'extérieur en même temps, vos aisselles s'ouvriront et vos épaules s'affaisseront facilement. Lorsque vous pétrissez la balle de cette manière, vous sentez que le mouvement des épaules entraîne le mouvement de la taille, et que les muscles du dos, le grand pectoral et le dentelé antérieur sont tous en mouvement. Pétrir la balle de cette manière peut donner l'impression que le mouvement des épaules peut entraîner le mouvement de la taille, et les muscles du dos, le grand pectoral et le dentelé antérieur bougent tous. Il s'agit d'une rotation globale de l'ensemble, et il faut se concentrer dessus pour en faire l'expérience.
extrait de la conférence...
La balle de Taiji elle-même est pratiquée à partir de tout le corps, et elle répond également à l'exigence fondamentale du Taijiquan - un mouvement global coordonné sous le contrôle de la conscience. Comment pratiquer la globalité ? La conscience envoie des informations globales et unifiées qui, en même temps, contrôlent les différentes parties du corps, les faisant coopérer les unes avec les autres pour compléter l'action globale. Lors de la pratique de la première série de balles de Taiji, les deux mains font tourner la balle tout en effectuant d'autres mouvements en même temps. Au début, on se concentre souvent sur une chose et du coup on en oublie l'autre. Vous vous concentrez sur la rotation du ballon, tout en ignorant les grands mouvements; Par conséquent, lorsque vous pratiquez la balle de Taiji, vous devez être pleinement concentrés et unifier votre esprit. Au début, vous n'êtes pas habitué à certains mouvements. Une fois que vous êtes devenu compétent, vous ne devriez pas seulement faire des mouvements physiques, mais aussi observer si ces mouvements répondent aux exigences et quels changements ont lieu. C'est comme « les yeux regardent dans les six directions, les oreilles écouter dans les huit directions » dans la pratique des arts martiaux. En même temps, l'esprit doit prendre soin de l'avant, de l'arrière, de la gauche et de la droite du corps. Pour ce faire, le Qi doit être suffisant, sinon vous vous sentirez fatigué. Le Taijiquan exige que les épaules soient reliées, que les coudes se regardent, que les deux mains se suivent, que le haut et le bas se suivent, que la taille dirige le mouvement et que le corps entier forme une unité. Lorsque vous tournez la balle, vous devez bien comprendre comment les deux épaules, les deux coudes et les deux mains sont connectés et quelle perception vous en avez. Au fur et mesure que vous allez pratiquer et expérimenter, encore et encore, vous allez découvrir beaucoup de choses.
Comment puis-je pratiquer la légèreté lorsque je pétris la balle ? Lorsque vous faites tournez la balle, l'action ouvrir-fermer de la paume doit être petite et délicate ; de telle sorte que le Qi va se modifier. La surface du ballon est généralement lisse et en contact étroit avec les mains. Si les mains sont un peu moites, le ballon fera du bruit lorsque vous le ferez tourner. Que pouvons-nous faire si nous ne voulons pas le laisser résonner ? Utilisez votre esprit sans forcer, gardez vos mains légères et mettez votre esprit à contribution. Détendez-vous et faites tournez, comme un enfant qui joue avec une balle. Faites attention à la sensation de votre main lorsqu'elle touche la balle, gardez une petite surface de contact entre vos mains et la balle, ne la pressez pas, touchez-la juste un petit peu. Autrefois, on disait que la balle tournait en utilisant le Qi. Utilisez votre esprit sans forcer, lorsque vous bougez votre esprit, la balle tourne. Au début, il n'est pas possible de faire tourner la balle uniquement avec l'esprit, alors on le fait en combinant étroitement les mouvements de l'esprit et de la main. Il n'est pas facile de faire tourner la balle avec trop de force, mais la balle ne tournera pas ou même tombera si vous mettez trop peu de force ; ainsi l'intention et la force doivent être mesurés afin de faire tourner la balle. Il y avait autrefois un professeur qui enseignait les Bagua. Il était maquilleur pour des chanteurs d'opéra et ses mains étaient particulièrement douces. Comment s'exerçait-il ? Il pétrissait une boule de papier comme s'il s'agissait d'un visage, sans la casser. Autrefois, on ne pétrissait pas beaucoup les boules de papier, mais on les tenait entre les mains, et certaines d'entre elles étaient si fines qu'elles se brisaient si l'on ne faisait pas attention. Les mains doivent donc être particulièrement légères et aucune pression ne doit être exercée. Il s'agit de pratiquer avec l'intention sans utiliser de force, l'esprit est partout, le corps est détendu et la force est très faible. De cette façon, l'exercice deviendra progressivement léger et la dureté s’en ira.
N’utilisez pas toute la paume de votre main pour faire tourner la balle. Avec le bout des doigts étendus et redressés (cela aide à ouvrir les points Laogong), tournez avec la paume de la main contre le ballon presque sans le toucher. Lors du pétrissage de la balle, il y a un point d'appui et un point mobile, et le point d'appui et le point mobile changent alternativement. La paume de la main d'appui est ouverte vers l'extérieur, avec le centre de la paume comme point d'appui ; la main qui fait tourner est creusée vers l'intérieur et le pourtour de la paume est utilisé pour le mouvement. Le pivot central passif et le pourtour circulaire actif deviennent de plus en plus petits, et la main devient de plus en plus douce. Moins vous utilisez de force, plus votre intention est forte.
Après avoir pratiqué de cette façon pendant un certain temps, inconsciemment, la sensation de globalité est renforcée. Lorsque vous poussez votre paume droite, vous avez l'impression qu'elle est poussée jusqu’à votre paume gauche. En pétrissant la balle, il y a un point de contact entre la main qui tourne activement et la balle (sur le pourtour de la paume), la main est censée pousser vers l'extérieur, mais la paume doit être creusée et dans une dynamique d’accueil (la main qui tourne passivement a sa paume ouverte et poussée vers l'extérieur), de sorte que le Qi extérieur puisse rentrer et que le Qi à l'intérieur des mains (ainsi que des bras et du corps) soit connecté comme un tout. Pousser en contenant, contenir en poussant, et faire de cette manière l'expérience du pétrissage de la balle dans son entièreté.
Au début, il n'est pas facile de faire l'expérience du « pousser-tirer ». Si nous clarifions d'abord ce principe et que nous ne nous en préoccupons pas, nous devrions déjà détendre nos épaules, nos coudes et nos poignets, ou au moins laisser nos épaules bouger, afin de pouvoir pratiquer en toute liberté, et, avec le temps, vous ferez naturellement l'expérience du « pousser-tirer ». Les deux mains et la balle forment un tout, une main tourne, une main immobile, un mouvement est Yin et l’autre est Yang, un Yin et un Yang, c'est le Taiji. Le Taiji est une sphère, l'intérieur est solide, c'est-à-dire le corps ; l’extérieur est vide, c'est-à-dire la fonction. Lorsque vous pétrissez la balle, utilisez le pivot central de la paume pour la soutenir et utilisez le pourtour extérieur pour la faire tourner. Prenez votre temps et concentrez-vous sur la ligne "S" à l'intérieur de la boule. Le véritable point de vitalité du ballon de Taiji se trouve sur cette ligne en forme de "S", là où le Yin et le Yang changent constamment. Il y a d'innombrables lignes "S" dans la balle. Mais vous ne pouvez pas penser à d'innombrables lignes, vous ne pouvez y penser qu'en relation avec vos propres mouvements. Par exemple, dans une sphère, il y a d'innombrables plans dont le diamètre est compris entre les deux paumes, et chaque plan a une ligne "S", de sorte que la balle est densément remplie de lignes "S", vous pouvez donc commencer par penser à une ligne "S" horizontale et à une ligne "S" verticale sur les deux côtés.
La balle est d'abord tournée avec la paume, puis avec le bout des doigts et enfin avec le bout du majeur. Lorsque l'on utilise l'extrémité du majeur, il suffit d'avoir l'aide du pouce, généralement avec une aide moindre de l'index. Si l'index est droit et ne bouge pas, lorsque les autres doigts bougent, le Qi s'écoule vers l'extérieur à partir de l'extrémité de l'index. En tournant de cette manière, les doigts deviennent de plus en plus souples, ce qui, bien sûr, pose les bases d'une pratique plus poussée de la balle de Taiji. La balle de Taiji est utilisée pour pratiquer les différentes façons d'assouplir la taille en tournant la balle, en assouplissant la taille dans toutes les directions et en pratiquant en même temps la relaxation des bras. Cela semble simple, mais la pratique est efficace et le relâchement de la taille est rapide. Si vous la combinez avec la méthode d'assouplissement de la taille en position assise jambes droites, vous pouvez assouplir votre taille [autrement dit, "ouvrir Mingmen". NdT] encore plus rapidement.
(à suivre...)
D'après Pang Ming. Traduction Yves Lorand
le texte en chinois...