CHI QI FA

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CHI  QI  FA

INTRODUCTION

Chi Qi Fa, la « méthode pour manger le Qi », est donc la première des « huit méthodes pour exercer le Qi » (Lian Qi Ba Fa练气八法) dans le Zhineng Qigong. En faisant entrer directement le Hunyuan Qi par la bouche, elle nous invite à littéralement « se remplir de Qi » !  Pratiquée seule, hors du cadre des Lian Qi Ba Fa, elle sera particulièrement utile pour les personnes pratiquant une cure de jeûne, ou pour retrouver rapidement un niveau d’énergie suffisant en cas de nécessité. Comme la plupart des pratiques de Qigong, elle est très simple à apprendre, bien qu’en même temps son « étrangeté » puisse nous la rendre difficile à appréhender dans notre système conceptuel occidental. L’on pourra s’exercer debout ou assis, les mains seront dans la position utilisée dans la « deuxième méthode », à savoir à la taille, les pouces derrière touchent les points Jing Men, les autres doigts devant sur les points Zhang Men. (Extrémités des douzièmes et onzièmes côtes). Le corps sera droit et détendu. Le périnée tenu.

 

LA PRATIQUE

Elle comporte trois parties : Manger le Qi (Chi Qi吃气), retenir le Qi (Bie Qi憋气), respirer avec les sons (Huxi Fayin 呼吸发音).

 

Manger le Qi s’exécute avec le mouvement  « tête de la grue » vers l’arrière. Le mouvement s’accompagne en inspirant  du son He-a-er-shi-wu-mu喝阿儿食吾母qui se prononce : reuhh aeuhr che woouh mu. Après que le menton ai descendu puis avancé, au moment ou il commence à remonter, ouvrir la bouche tout en ouvrant et en relâchant la gorge, en inspirant prononcer He-a-er, continuer la gorge grande ouverte avec le son Shi, puis wu en ramenant le menton la bouche se rétréci et finir la séquence bouche fermée, menton rentré, en avalant la salive sur le son mu ,intériorisé (inaudible).

Il ne s’agit donc pas de  prononcer chaque syllabe, le son est lié et les modulations naissent des différentes positions de la bouche, de la tête et du larynx. Il faut penser, et essayer de faire en sorte, que le QI rentre par l’œsophage, le passage vers l’estomac doit s’ouvrir à la fin du mouvement. Puis le Qi sera dirigé à travers le Hunyuan Qiao jusqu’à Mingmen.

He a er shi wu mu pourrait se traduire par « boire et manger par la mère ». La référence au Dao De Jing, chapitre 20, dernier verset est explicite : er gui shi mu 而贵食母 (et je chérie la mère nourricière.)

 

Retenir le Qi : Tout en gardant le souffle, pousser et tirer Mingmen trois fois, puis garder le Qi au Mingmen un court moment, tant que l’on peut rester confortable sans respirer. Pousser et tirer Mingmen se fait à la fois avec les mouvements du bassin et le mouvement du Qi interne. Le mouvement global est un mouvement circulaire (roue arrière).

 

Respirer avec les sons Yuan (yuuâne)  et Yan (yenne). Après avoir retenu le Qi au Mingmen, faire 3, 5 ou 7 respirations (un nombre impair de répétitions est recommandé). L’on commence par expirer tranquillement avec le son Yuan, en laissant le Qi se diffuser au plus profond du corps. Le son yuan est à peine audible, presque silencieux. L’expiration est fine, légère, et longue de manière a solliciter le Qi  dans tout le corps. Puis on inspire avec le son « Yan », un son bref que l’on répète de nombreuses fois : « Yan Yan Yan Yan Yan…. ». Pendant toute la pratique, le Huiyin est tenu (fermé). En inspirant, le son Yan fait monter le Qi Depuis Huiyin  jusqu’à Baihui.  On inspire avec à la fois la bouche et le nez, et donc le Qi  descends par la trachée jusqu’au Hunyuan Qiao et par le nez, suit le crâne et Dumai, pour atteindre Huiyin et remonter à Mingmen. Ainsi le Qi inné et le Qi acquis se mélangent.

 

L’on répète la séquence complète manger le qi, retenir le qi, respirer avec les sons en général 7 ou 9 fois.

 

LA SYMBOLIQUE

 

La phrase « He A-er Shi Wu Mu » renvoie à l’idée du fœtus qui se nourri de sa mère. Elle évoque l’idée du cordon ombilical par lequel nous étions « nourris » dans le ventre de notre mère, mais aussi le liquide amniotique dans lequel nous baignions. Lorsque l’on pratique le Qigong, la « mère » ne se réfère pas à la mère biologique, mais au Hunyuan Qi de la nature dans lequel nous baignons. L’on pourra imaginer un grand cordon ombilical connecté à l’énergie autour de nous par la bouche et le sommet du crâne, par lequel nous sommes nourris, comme si l’univers tout entier était un vaste placenta.

 

                   EFFETS

 

                Pendant l’exercice, le Qi inné et le Qi acquis se mélangent. La pratique permet d’absorber le Qi de la    nature en grande quantité, pour le rendre abondant dans tout le corps.

              Quelques effets secondaires peuvent apparaitre à la suite de la pratique.

               Ils résultent souvent du fait que de l’air soit rentré dans l’estomac en même temps que le Qi. Cela passe rapidement.

               Au besoin, l’on pratiquera La Qi devant l’abdomen le temps nécessaire.

D’après Pang Ming

Yves Lorand

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