La posture debout dans le ZNQG
Alors comment pratiquer San Xin Bing Zhanzhuang? Certains disent que la posture est importante, d'autres disent que l'intention est cruciale, d'autres disent que le temps passé debout en Zhanzhuang doit être long, et d'autres encore disent que la position doit être basse. L'auteur est tout à fait d'accord avec l’ensemble des idées ci-dessus et les utilise comme lignes directrices pour la pratique de Zhanzhuang. Ce qui suit est un résumé et une synthèse des informations fournies par nos prédécesseurs sur la pratique des trois centres et les principes de Zhanzhuang concernant la posture, les activités intentionnelles et les points importants de la pratique.
- Les effets
Zhanzhuang a un effet global et va pouvoir ajuster le corps dans son ensemble en ce qui concerne les trois aspects du Hunyuan Qi du corps : le corps physique, le Qi et l'esprit.
En ce qui concerne le corps physique, il y a au moins trois effets majeurs.
- Premièrement ; relâcher la taille, détendre les hanches et suspendre le coccyx, ce qui permet une bonne circulation du Qi et du sang dans le corps, réduit les réactions et augmente la sécurité dans la pratique.
- Deuxièmement ; résoudre les courbures anormales de la colonne vertébrale, afin que le Qi puisse circuler de manière fluide et renforcer le corps et l'esprit.
- Troisièmement ; il existe de nombreux conseils pour s'entraîner aux exigences d’une posture correcte, et pour continuer à s’exercer. Une pratique persistante peut rapidement ouvrir les articulations de tout le corps et ainsi aider à la pratique d'autres étapes de Gong.
En ce qui concerne le Qi, le fait d’effectuer Zhanzhuang, avec l'idée de garder l’intention au Dantian, va renforcer le Qi du Dantian et enrichir l’énergie interne du corps, en ouvrant ainsi les méridiens. Cela aidera à dissiper les maladies et à prolonger la vie. Ainsi, les anciens pratiquants de Qigong disaient : « Le Qi en quantité suffisante dans le Dantian éliminera toutes les maladies ».
En ce qui concerne l’esprit (Shen), de longue heures de pratique de Zhanzhuang vont avoir pour effet de raffiner le corps et de purifier la conscience, rendant ainsi l'esprit libre et plein d'énergie, tout en favorisant une tendance optimiste et une attitude positive dans la vie.
Ceci dit, les effets de Zhanzhuang ne se limitent pas à cela. Il est difficile de décrire les changements dans le Qi et le sang, et l'état que l’on atteint est difficile à décrire ; mais comme certains l'ont dit, « si vous pratiquez longtemps, vous en connaîtrez le sens ».
II. Exigences corporelles pour San Xin Bing Zhanzhuang
Les exigences corporelles concernant San Xin Bing Zhanzhuang couvrent un total de 6 points, vous pouvez suivre ci-après les explications écrites par l'enseignant sur les exigences statiques de la pratique de l’exercice. J'ai résumé ici quelques points clés faciles à comprendre et à retenir, basés sur ma propre pratique et ma pratique d'enseignement, pour vous servir de points de référence, comme un moyen mnémotechnique.
(1) UNE formule générale.
« Les sept orifices sont fermés et le nez est en l’air, les deux mains sont autour du point [de concentration], les trois centres fusionnent, le corps est léger, le Qi circule bien et le sourire est rayonnant ; le centre supérieur descend vers le Dantian, les centres des mains sont tournées vers le Dantian, les centres des pieds montent vers le Dantian, les trois centres fusionnent dans le Dantian ».
Pour la formule générale, il faut faire attention à deux points : premièrement, il faut comprendre que la formule générale traverse tout le processus de la pratique du Gong, et deuxièmement, il faut faire attention au fait que l'on ne commence à pratiquer la première phrase « Les sept orifices sont fermés et le nez est en l’air » qu’après avoir rentré le regard. En pratique, j'ai constaté que de nombreux pratiquants récitent et expérimentent la formule générale seulement après avoir mis en place leur posture. Si l'instructeur ne comprend pas assez bien la formule, les informations données lors de la conduite de l’exercice ne seront pas assez claires, et le pratiquant ne pourra pas recevoir d'informations précises, voire sera induit en erreur ou aura mal compris. Cela pourrait être le cas pour l'enseignement des méthodes « Peng » et « Xing » (la première et la deuxième méthode du ZNQG. NdT) mais ceci est également vrai pour tous les enseignements. Je voudrais me concentrer ici sur la première phrase de la formule générale, « Les sept orifices sont fermés et le nez est en l’air ». Le but principal de cette phrase est d'utiliser la conscience pour transmettre le Yi (l’intention) et le Qi jusqu'à la « Porte du ciel » de la tête, et de ramener l'esprit depuis l’extérieur jusqu’à sa « position originelle », permettant ainsi au pratiquant de passer de « l’état ordinaire Renxin » de la non-pratique au « cœur du Tao Daoxin » de la pratique. Cette phrase contient des méthodes et des termes importants du Qigong, tels que « les trois éléments reviennent à un » et « rentrer les yeux et les oreilles ». Il y a deux niveaux de pratique : premièrement, les débutants utilisent la méthode des « trois éléments reviennent à un » en ajoutant le nez pour ramener l’intention sur les points Tong Tian (V 7), 1,5 cm devant le point Bai Hui et à un pouce et demi de chaque côté, comme deux antennes tendues, puis ils imaginent une colonne de Qi entrant dans le centre du cerveau à partir de Bai Hui ; deuxièmement, après avoir maîtrisé cette première façon de procéder, l'intention est d'utiliser le bout du nez pour regarder vers le bas vers le point Hui Yin, et de revenir du coccyx vers les points Tong Tian sur la tête, avec la même intention que précédemment pour la suite. Le rôle de cette formule ne doit pas être sous-estimé, et l'idée de la formule doit être soigneusement comprise avant de la pratiquer, afin que les distractions de la posture soient réduites et que l'esprit soit le plus paisible possible. C'est la phrase la plus importante de la formule générale, et je ne vais donc pas entrer dans les détails pour le reste.
(2) DEUX paires de contradictions.
Il existe des contradictions dans les exigences des positions des différentes composantes de Zhanzhuang, et par contradictions nous entendons la question du « ni trop, ni trop peu ». Il y a beaucoup de contradictions dans la posture « San Xin Bing Zhanzhuang », mais les plus cruciales forment deux paires, et c’est sur elles que nous nous concentrerons, car la clé de notre Gongfu est d’abord de servir son efficacité. La première paire de contradiction est que l'action principale de Zhanzhuang doit être de relâcher la taille, de relâcher les hanches et de relâcher le coccyx ; ainsi, nous pouvons déterminer que la principale zone de conflit dans la posture est « la taille, les hanches et le coccyx ». La première paire de contradictions est donc que la taille doit faire saillie vers l'arrière, mais sans dégonfler le ventre [le point Mingmen est ouvert sans pour cela « rentrer » le ventre. NdT]. La deuxième paire de contradictions est que les cuisses doivent être ramenées vers le bas pour former un triangle afin que le coccyx soit aligné avec un point situé au centre de celui-ci sans que le bassin ne soit basculé en arrière [en creusant l’articulation des hanches et en pointant le coccyx au centre du triangle sans pousser les fesses en arrière. NdT]. Comment résoudre ces deux contradictions ? Il y a trois points principaux : le premier est de rentrer légèrement l'abdomen, le nombril se dirige vers l'arrière pour rejoindre Mingmen , les extrémités des os de la hanche [les crêtes iliaques. NdT] pointent vers l'arrière, avec l'intention d'atteindre le point Yang Guan (VG 3) en dessous de Mingmen (VG 4) ; le deuxième est d'utiliser le Qi du Dantian pour remplir et ouvrir Mingmen vers l'arrière ; le troisième est de tirer le point Baihui vers le haut, avec le coccyx relâché vers le bas, afin de redresser la colonne vertébrale. Notez que lors de la conduite du point Baihui vers le haut, le point Dazhui (7eme vertèbre cervicale) sera aussi tiré vers le haut, en étirant la nuque, ainsi que la racine des oreilles. Toujours en ce qui concerne Baihui, l’idée est de le soulever au dessus de la tête, et en même temps, comme de l’eau qui s’écoule, les épaules se détendent et l’esprit est ramené au Dantian et à Mingmen. Lors de l'abaissement du coccyx à partir de Mingmen, il est important de le combiner avec l'élévation de l'anus et du périnée pour éviter les varices ou les hernies dans les membres inférieurs dues à une descente du Qi. Si vous comprenez et résolvez ces deux paires de contradictions dans la posture, alors les deux tiers des exigences de la posture de Zhanzhuang peuvent être considérées comme acquises. On peut donc dire que la clé de la posture du corps dans Zhanzhuang réside dans ces deux paires de contradictions et dans leur résolution.
(3) TROIS ballons comme appuis
Le premier est que l'entrejambe doit être arrondi et bien soutenu, c'est-à-dire qu'il ne faut pas serrer l’entrejambe, ainsi, le scrotum de l'homme ne doit pas toucher la peau de l'intérieur des cuisses. Le contrôle de l'intérieur du pied et du genou contribuent tous deux à arrondir l'entrejambe ; le second consiste à arrondir et à renforcer la zone du dos et des omoplates ; ne serrez pas les omoplates l'une contre l'autre ; le troisième est que les aisselles doivent être arrondies et soutenues, ce qui signifie que les aisselles doivent être ouvertes, c'est-à-dire avec un espace vide, l'idée est d’avoir comme un coussin de Qi sous votre aisselle. Une légère flexion des coudes vers l'intérieur lors de Zhanzhuang aidera à créer un espace sous les aisselles. Le vide des aisselles ouvre les points Jí Quán (C 1) ce qui favorise la libre circulation du Qi dans les méridiens du cœur et de la vésicule biliaire. En outre, dans la position Zhanzhuang, en ce qui concerne les bras, l’on doit prêter attention aux trois cercles et aux trois balles : trois cercles signifie que la « gueule du tigre » doit être arrondie et que le pouce ne doit pas être tendu, que les deux mains doivent former un cercle et que les deux bras doivent également former un cercle ; trois balles signifie que l’on imagine que les deux mains tiennent chacune une balle, que les deux bras doivent tenir un ballon, et qu’il y a aussi un ballon à l'intérieur des deux bras et du corps, en incluant le Dantian. Lorsque vous vous tenez dans la posture, vous devez rajouter du Qi de temps en temps à ces ballons pour les maintenir gonflés ; gardez le Qi soigneusement recueilliez-le à l'intérieur de votre corps de temps en temps en le dirigeant vers le Dantian inférieur.
(4) QUATRE vers le haut et UN vers le bas.
Quatre vers le haut fait référence au point Baihui tenu vers le haut, au bout de la langue qui touche le palais supérieur, au Huiyin tiré vers le haut et aux centres des pieds également tirés vers le haut. Un vers le bas fait référence au coccyx relâché vers le bas. Quatre vers le haut et un vers le bas réunis ensemble permettent d’équilibrer les mouvements de Qi ascendant et descendant. Lorsque vous pratiquez, vous pouvez utiliser le bout de votre nez pour chercher le Huiyin en bas, puis le Huiyin est tiré vers le haut et soulevé avec l’aide de la plante des pieds et des genoux pour remonter le long de la colonne vertébrale jusqu'au point Baihui. Tout en dirigeant le Baihui vers le haut, gardez bien le coccyx relâché vers le bas. À un certain niveau dans la pratique de Zhanzhuang, vous pouvez également utiliser les deux côtés de la posture pour, en soulevant le Huiyin vers le haut, trouver les points Dabao, puis des points Dabao continuer de monter jusqu’aux cornes du dragon vert Qinglong Jiao, des cornes du dragon trouver le point Baihui, et terminer en menant le Baihui vers le haut. Une telle intention va aider la pure énergie Yang à s’élever. En outre, la posture doit également tenir compte des « quatre rectitudes », c'est-à-dire que la tête doit être droite, le torse doit être droit, le bassin doit être droit et le coccyx doit être droit. En fait, ces quatre « rectitudes » doivent former un tout, un ensemble aligné ; si l'une d'entre elles n'est pas placée correctement, cela affectera les trois autres. Lorsque nous ajusterons les quatre, le Qi de tout le corps en sera transformé.
(5) CINQ relations.
Ces cinq relations regroupent les exigences pour la poitrine, le dos et les membres supérieurs ; ceci regroupe les actions combinées de détendre et d'élargir la poitrine, de reculer et d’abaisser les épaules, de relâcher et d’ouvrir les épaules, d’abaisser des coudes tout en les gardant suspendus et de la mise en œuvre conjointe de l'assise du poignet et de l'élévation du poignet. Ces cinq combinaisons peuvent être ajustées dans leur ensemble en utilisant la méthode qui consiste à soulever les épaules sur une respiration : d'abord, prenez une profonde inspiration, tout en soulevant les deux épaules et en maintenant le dos droit, puis ensuite expirez lentement ; pendant que vous expirez, la poitrine est contenue tout en s’étendant sur les côtés, les épaules se détendent et s’abaissent, en s’enroulant légèrement vers l’avant, les deux épaules sont légèrement amenées vers l'extérieur en s’écartant, les articulations des coudes et des poignets semblent avoir des fils qui les tirent vers le haut pendant que les articulations se détendent vers le bas. Ces « cinq relations » permettent d'ouvrir la poitrine et le dos, de détendre le cœur et les poumons, mais aussi d'harmoniser les six méridiens des deux membres supérieurs et de faire circuler le Qi et le sang dans les articulations.
(6) SIX « ne pas faire » :
1. Les yeux ne doivent pas regarder vers le bas lorsque vous vous tenez dans la posture Zhanzhuang. Le regard est dé-focalisé, comme pour conserver une vue d’ensemble, et reste de niveau lorsque l’esprit est concentré au Dantian. Lorsque les yeux sont toujours tournés vers le bas lors de la concentration sur le Dantian inférieur, il s'agit d'une méthode traditionnelle de Gongfu de conservation de l'intention par l’introspection (également connue sous le nom de conservation de l'intention par la forme), qui présente de nombreux inconvénients. La façon de se tester est de placer doucement les paumes de vos mains sur vos yeux et de penser au Dantian inférieur. Si les yeux se tournent vers le bas à ce moment-là, il s'agit de la méthode d’introspection de la vision intérieure. Dans la posture San Xin Bing Zhanzhuang, nous utilisons plutôt la méthode de l'intention pure et de l'intention de la lumière de l’esprit.
2. Le poids ne doit pas reposer sur le talon du pied, mais être réparti uniformément sur l'ensemble du pied.
3. L'idée principale de « trois centres et retour au Dantian" est qu’il ne faut jamais penser à un itinéraire spécifique ou à la manière dont le Qi se déplace, sinon il y aura des problèmes. L'autre chose est que lorsque vous mettez vos paumes en face du Dantian, ne placez pas vos paumes directement vers le Dantian en prenant « un raccourci » qui passerait par l'extérieur, mais reliez vos paumes avec l'intérieur du Dantian en passant par l'intérieur de votre corps, via vos bras.
4. L’intention de revenir au Dantian doit être abandonnée dès que l’ordre est lancé. Elle s’arrête dès que l’idée de l’action est émise. Vous devriez utiliser votre esprit d’introspection pour observer les changements qui surviennent au Dantian ; l'idée de retourner au Dantian ne consiste pas à envoyer des instructions au Dantian, mais s'il y a des pensées distrayantes, envoyez l'ordre de retourner au Dantian. Je voudrais dire quelques mots de plus sur ce point. Nous avons souvent l'impression de progresser rapidement au stade initial de la pratique, mais après avoir franchi une certaine étape, il semble que le Gongfu progresse plus lentement, et la plupart des gens ont ce qu'on appelle un « goulot d'étranglement » dans leur Gongfu. Alors comment résoudre ce problème ? Je pense que plus encore que de consulter encore plus de "maîtres éclairés", les individus devraient changer leur conscience au bon moment. Le Qigong traditionnel estime qu'à un certain stade de la pratique, l'esprit doit passer de la position d'émission d'instructions à la position d'observation tranquille, sinon cela n'affectera pas seulement la progression du Gongfu, mais risque également d'épuiser l'esprit et le Qi. Par conséquent, à un certain stade de la pratique, nous devons renforcer la pratique de la « sérénité », c'est-à-dire renforcer l’activité de la conscience dans l'observation du corps ; plus l'attention est portée sur l'observation, plus les choses qui peuvent être observées sont détaillées, et plus le niveau de silence deviendra profond. À l’inverse, si vous pratiquez Zhanzhuang depuis plus de dix ans, et que, à chaque fois que vous vous tenez dans la posture, vous vous dites sans arrêt « les trois centres fusionnent dans le Dantian », ce sera une véritable contrainte pour l'esprit, qui va vous épuiser. Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que certains de mes anciens collègues de Gongfu m'aient dit qu'ils se sentaient très fatigués après être restés en Zhanzhuang.
5. Ne continuez pas à ajuster votre posture après vous être mis en position. Cela est vrai pour n'importe quelle technique de Gongfu dynamique. Lorsque les mouvements sont connus et utilisés avec compétence, ne vous inquiétez plus trop des mouvements lorsque vous pratiquez ; au lieu de cela, l'accent devrait être mis sur l'utilisation de la conscience pour détecter les changements concernant le Qi. C'est l’étape que les anciens appelaient « oublier la forme pour nourrir le Qi ». Dans la pratique, de nombreux pratiquants s’exercent depuis des années et se heurtent encore au problème commun d’être « empêtré dans la forme ». Par exemple, lorsqu’elles se tiennent en Zhanzhuang, certaines personnes pensent toujours que leur posture n'est pas correcte ; il y a toujours un moment pour déplacer ceci, un moment pour ajuster cela, le temps est perdu dans l'ajustement de la posture, et à long terme, comment ressentir les sensations dans le Dantian ? C'est également l'une des principales raison pour lesquelles certains pratiquants malades physiquement sont toujours lents à se rétablir. L'auteur a rencontré de nombreux phénomènes de ce genre dans son enseignement, et les pratiquants actuels devraient en tirer des leçons.
6. Lorsque le corps se met à osciller ou à trembler légèrement pendant la posture, cela signifie que le corps se détend. Alors ne concentrez pas trop votre esprit sur les « secousses » ou le fait de « trembler » pendant ces moments là, sinon, certains d’entre vous pourront faire l'expérience d'une forme de « Qigong spontané » en raison de l'effet de renforcement de l'attention sur ces phénomènes.
Alors, pour permettre de mémoriser facilement cela, je vais résumer les six exigences ci-dessus qui concernent la forme du corps dans la posture debout en : une recette générale, deux paires de contradictions, trois ballons comme appuis (comprenant trois cercles et trois balles), quatre vers le haut et un vers le bas (les quatre alignements), cinq « relations » et six « ne pas faire ».
II. Activité de l’intention pendant la pratique San Xin Bing Zhanzhuang
- Activités intentionnelles.
Il existe trois méthodes spécifiques pour fusionner les trois centres lors de la pratique de San Xin Bing Zhanzhuang : la première est la pratique du Hunyuan interne qui consiste à fusionner les trois centres depuis le corps vers le Dantian ; la seconde est la pratique du Hunyuan externe, qui consiste à fusionner depuis la distance infinie de l'extension à l’extérieure des trois centres du corps (le vide) vers le Dantian ; la troisième est de faire correspondre la respiration avec le mouvement de l’esprit, en inspirant lorsque les trois centres fusionnent vers le Dantian, et en expirant avec le souffle qui repart du Dantian vers les trois centres.
La respiration peut être combinée avec la pratique du Hunyuan interne ou du Hunyuan externe. Certaines personnes demandent : quelle méthode dois-je utiliser ? J'ai le sentiment que nous devrions trouver la réponse par nous même dans notre pratique. En général, les débutants sont plus enclins à utiliser la méthode du Hunyuan externe pour obtenir le Qi plus rapidement, de même qu’il sera plus facile pour ceux qui n’ont pas beaucoup de sensations d'utiliser des exercices de respiration pour rassembler leur esprit. De fait, la plupart des enseignants mettent l'accent sur la pratique du Hunyuan externe dans leurs cours. Je pratique Zhanzhuang depuis plus de 20 ans et cette méthode est aussi la principale que j'utilise. J'ai l'impression que la connexion entre le Dantian et le vide permet de relâcher l'esprit ainsi que de relâcher le corps et de recueillir le Qi du vide. Pour les débutants, il est conseillé de faire preuve de plus d'imagination, par exemple en imaginant que cinq colonnes de Qi descendent du vide et pénètrent dans le Dantian à partir des trois centres ; lorsque les cinq colonnes de Qi sont tirées depuis le Dantian, l'effet de collecte du Qi sera meilleur. Bien sûr, il est également possible d'imaginer des colonnes de lumière qui brillent dans le Dantian, des sources chaudes, des cascades et de l'eau qui coule dans le Dantian. En bref, la pensée figurative est clairement imaginative, holistique et facile à utiliser. En outre, à un certain stade, l'approfondissement de la prise de conscience des changements dans le Dantian et du Qi environnant est également une partie importante des activités intentionnelles de la posture, et c'est ici un niveau plus profond de l'activité intentionnelle, qui a déjà été évoqué précédemment plus en détail dans les "six choses à ne pas faire". Voici une autre citation de la "double pratique de tranquillité et d'observation" de l'école bouddhiste Tiantai pour vous aider à comprendre cette question en lien avec la pratique. La méthode « s’arrêter et observer » est utilisée ici pour nous aider à comprendre la question de l’observation. Qu'est-ce que « s'arrêter » dans la double pratique de « s'arrêter et observer » ? C’est un travail intense pour revenir à l’unité. Une manière de voir les choses, de façon claire et évidente. Il en va de même pour le double usage de la concentration et de la sérénité dans le bouddhisme zen. Lorsqu’il y a des pensées distrayantes pendant la pratique, il faut utiliser « arrêt » et « concentration ». Lorsque l'esprit est concentré, nous devons utiliser « observation » et « sérénité », ce que les anciens appelaient « tranquillité et observation », ou ce que nous appelons « pleine conscience ». Lorsque des pensées distrayantes surgissent de temps en temps pendant la pratique du Gong, il est nécessaire d'utiliser « arrêt » et « concentration » à ce moment. La concentration mène à la sérénité de l'esprit et produit des modifications du Qi intérieur, et à ce moment-là, il est nécessaire d'utiliser « observation » et « sérénité ». L’utilisation seule de « concentration », « arrêt », « observation » ou « sérénité » ne correspond pas à la pratique réelle du Gonfu. Par conséquent, la pratique du Gong doit être une double pratique d'arrêt et d'observation, et un double mouvement de concentration et de sérénité.
- Principes de mise en œuvre de la conscience dans San Xin Bing Zhanzhuang.
La méthode San Xin Bing Zhanzhuang est une méthode qui utilise l’intention, elle doit donc suivre les principes de l’utilisation de la conscience : observer sans observer, être là sans être là, rassembler et disperser, garder l’esprit unifié.
Le terme « observer sans observer » fait référence à la notion de la faculté d’observation, c'est-à-dire à la conscience. La mise en œuvre de la conscience, en ce qui concerne l’objet sur lequel elle se porte, consiste dans l’observation du Dantian. Il est nécessaire d’être dans l’état « observer sans observer, être là sans être là, rassembler et disperser, garder l’esprit unifié » pour que la conscience puisse être vivante et naturelle, tranquille et détendue. Si l'intention est trop ferme et trop rigide, d'une part, le Qi du Dantian sera trop compact, et d'autre part, cela peut entraîner une sécheresse de la bouche, des distractions et des pensées dérangeantes pendant la pratique ; comme le disent les anciens : « s'il y a trop d'intention (Yi), cela génère du feu ». En ce qui concerne le principe « observer sans observer », la méthode traditionnelle du Gongfu est très claire, en disant que « observer mais ne pas observer est le Gongfu ». On dit aussi que « on ne peut pas observer avec l'esprit, car l’observation est régie par l’apparence ; on ne peut pas observer sans l'esprit, car le contenu de l'observation est vide ». Si vous vous concentrez trop sur la bonne tenue de la posture, vous rassemblerez le Qi de manière trop solide et trop rigide, et le Qi perdra de sa nature vivante, originale. À l’inverse, si la quantité d'informations que vous avez l'intention d’utiliser n'est pas suffisante, votre conscience aura tendance à se disperser et vous ne pourrez naturellement pas rassembler le Qi de la meilleure manière. Lorsque vous pouvez ressentir le Qi à l'intérieur du Dantian, le problème de « observer sans observer » est évidement fondamentalement résolu.
« Être là sans être là », fait référence à l'objet d’observation de la conscience, c'est-à-dire le Dantian. Le Dantian dans le Qigong est en fait un champ de Qi spécifique dans le corps, qui existe en même temps que les tissus organiques du corps. Puisqu'il s'agit d'un champ de Qi, ce n'est pas un point précis, mais une cavité comme une sphère. De cette façon, nous pouvons comprendre plus aisément la signification de « être là sans être là ». On dit qu'il est là, mais puisque il est invisible, alors, dans l’ancien temps, on l'appelait Ruò Yǒu « comme s’il était là » ; on dit qu'il n'est pas là, mais puisque le Qi est là, alors on l'appelait Ruò Wú « comme s’il n’était pas là ». Ainsi que le dit le dicton, « s'il y a du Qi, on a la clé du problème, mais s'il n'y a pas de Qi, cela reste flou et indistinct ». C’est tout !
« Rassembler-disperser » est une méthode spécifique permettant aux débutants d'utiliser leur conscience, et constitue un complément à la pratique consistant à « observer sans observer ». Les débutants sont souvent incapables de percevoir le Dantian, et s'ils persistent dans l’observation, ils perdront facilement leur concentration. Si, dans San Xin Bing Zhanzhuang, les trois centres fusionnent au Dantian sans qu’il y ait de pensées distrayantes, alors on peut ignorer cette méthode. Mais, quand à nouveau il y a des pensées distrayantes, alors il faut fusionner en l’utilisant. L'avantage de cette méthode est qu'elle favorise la circulation du Qi et du sang et régularise le Qi dans le corps.
« Garder l’esprit unifié » est un principe qui fait référence à l'atteinte de niveaux avancés de Gonfu. En général, dans la méditation, la conscience du sujet qui pratique la méditation et l'objet de la méditation, le Dantian, sont deux choses distinctes. Lorsque nous atteignons un certain niveau de méditation, les deux ne font plus qu'un, et nous ne pouvons plus dire qui est qui. En fait, cela nous arrive de temps en temps dans notre pratique normale, mais nous ne pouvons tout simplement pas rester dans cet état en permanence.
Il y a une remarque particulière que je voudrais faire à propos du principe de concentration. Je suis souvent sollicité par des étudiants qui disent qu'ils n'arrivent pas toujours à garder leur esprit concentré lorsqu'ils sont debout en Zhanzhuang. Il est vrai que certaines personnes ne peuvent vraiment pas le garder, mais un plus grand nombre de personnes ne comprennent pas vraiment ce que cela signifie de le garder. La croyance est que la conscience ne peut pas quitter le Dantian ou une partie spécifique du Dantian pendant un moment. Dès que l'on quitte le Dantian telle que défini dans sa propre conscience, on est obsédé par l'idée que l'esprit s’enfuit et que l'on n’arrive pas s'y tenir. Au fil des années d'enseignement du Qigong, j'ai constaté, à ma grande surprise, que ce phénomène a fait souffrir beaucoup de pratiquants et que certaines personnes ne veulent pas se tenir en Zhanzhuang peut-être pour cette raison. Cela montre combien il est important de pratiquer le Qigong pour en comprendre les principes, il y a donc un dicton qui dit que « l’application des principes est la voie, la recherche de la voie est dans les principes, les principes et la voie fonctionnent ensemble, les principes et la voie ne font qu’un", vous avancez d'un pied dans les principes, vous avancez d'un pied dans la voie. C'est également l'intention initiale de l'auteur qui a pris le temps de rédiger cet article.
Rédigé par Xiao Shiqiang
Traduit par Yves Lorand
Le texte en chinois...